Algérie

Histoire



La lutte entre les oulémas et les chefs de zaouïas entre 1934 et 1938 Avertissement: Le présent article n’a nullement la prétention de présenter une étude exhaustive sur les luttes qui ont opposé les oulémas réformistes aux chefs de zaouïas traditionalistes. Il s’agit d’une simple lecture d’un dossier, relatif aux oulémas et aux ordres religieux durant les années 1934 à 1938, conservé aux archives de la wilaya d’Oran. L’article est d’ailleurs constitué de longs emprunts à ces dossiers. Cette étude s’est limitée à classer les informations et à les compléter ou les «éclairer» par d’autres informations. La tenue du congrès La presse rapporte que des milliers de fidèles assistent au premier congrès de la confrérie Rahmania, le 7 février 1937. Un appel est lancé au peuple musulman. La réunion sera uniquement religieuse (...) et devant se dérouler dans une ambiance religieuse peut et doit grouper tous «les musulmans sans distinction d’opinion qui viendront se réfugier dans la foi en Dieu pour oublier, ne serait-ce qu’un instant, les turpitudes de la vie terrestre». Mais ce fut surtout une «manifestation de fidélité à la France, une discussion sur la loi de la représentation des indigènes au parlement»L’échec du congrès En dépit de l’abattage médiatique et des facilités accordées par les services publics coloniaux, le congrès ne put atteindre les résultats escomptés: les appels n’eurent aucun écho auprès des populations plus sensibles, apparemment, aux discours plus radicaux des oulémas et des partis nationalistes. Par ailleurs, les chefs de confréries se rendirent très vite compte que si les autorités politiques coloniales les sollicitaient et les encourageaient, les responsables politiques de la métropole les ignoraient totalement. Un fait révélateur : un rapport daté du 9 juin 1937 fait ressortir que «Monsieur Violette ayant omis d’aviser l’association des chefs de zaouïas de son arrivée, au moment où il avisait l’association des oulémas, l’association maraboutique décida de ne prévoir aucune réception et d’ignorer la présence a Alger de monsieur le ministre d’Etat.» Devant une telle situation, les chefs de zaouïas vont alors tenter d’arranger leur différend avec les oulémas par la manière diplomatique en proposant la réconciliation. C’est probablement les franges les plus conciliantes dans les deux groupements qui seraient à l’origine de ces tentatives de réconciliation. Les tentatives de réconciliation: Un rapport datant du 20 mai 1937 nous apprend que dans une réunion regroupant environ «200 chefs de zaouïas et représentants de confréries religieuses appartenant à l’association Ordres religieux d’Algérie» ainsi que des notables indigènes, monsieur Abassa Mohamed, ex-directeur de l’ancien journal Et Tabet, propose d’opérer une réconciliation avec les oulémas. Cette proposition serait motivée par un souci électoral ou par une demande à l’intéressé du cheikh Tayeb El Okbi. Cette réunion contradictoire aurait également pour objectif de régler le désaccord entre marabouts et oulémas en matière de religion. Messali El hadj, le président du PPA y assista. Mais le 8 août 1937, à Constantine, les chefs de confréries organisaient une réunion pour prendre part au centenaire de la prise de Constantine. La riposte des oulémas ne se fit pas attendre: le 3 septembre 1937, El Bassair publia une réponse à une lettre adressée par les marabouts à la Société des Oulémas: «les marabouts sont les bêtes domestiques du colonialisme». Par Hani Abdelkader


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)