Algérie

«Hissar Tilimsan»en dessin animé


Le film documentaire «Hissar Tilimsan», présenté en avant première, mercredi dernier au CIP, par le département cinéma, dans le cadre de la manifestation de 2011 «Tlemcen, capitale de la Culture islamique», n'était pas comme les autres. Il s'agit d'un film de dessins animés. Et pour cause. Le réalisateur, également auteur du scénario Tayeb Cherif Seddik et son frère Bachir gèrent une boîte de production de D.A. Quant à la recherche historique, elle est signée de Karim Boudjemâa. La trame de ce film d'animation est entrecoupée par une apparition narrative incarnée par Sofiane Atia qui interviendra à partir de trois sites historiques (extérieurs par rapport au tournage): Lalla Setti, Mansourah et Mechouar.
Le film crédité d'une bonne facture en matière de dialogues raconte l'épopée du légendaire siège de Tlemcen (1299-1307), soit un blocus militaire de plus de huit années, imposé au Zianide Abou Saïd Othman par le sultan mérinide Abou Yacoub Youcef qui fit ériger la ville de Mansourah (la Victorieuse) au voisinage de la cité assiégée. Acculés par la famine, les assiégés auraient consommé des animaux « interdits », tels les chats, les chiens, voire les rats qui se marchandaient à prix fort. « Un esprit, un être invisible aurait eu de la peine à pénétrer dans la cité », selon Ibn Khaldoun qui rapporte qu'il y eut 120.000 morts parmi les Tlemcéniens, lors de ce siège horrible. C'est l'assassinat du sultan mérinide par l'un de ses esclaves qui mit fin au siège.
A noter que cette production fut l uvre d'une vingtaine d'artistes dessinateurs professionnels appartenant à ladite boîte qui a déjà à son actif un long métrage de 56 parties (D.A) dédié à l'histoire de l'Algérie. Par ailleurs, il faut rendre hommage, à cette occasion, au regretté Sid Ahmed Bouali, auteur du livre « Les deux grands sièges de Tlemcen » (ENAL-1984) dont on ignore si son ouvrage a été exploité au titre du scénario.
Soulignons dans ce contexte que l'épopée de Cheïkh Bouâmama fut portée à l'écran par Benamar Bakhti avant d'être « adaptée » en bande dessinée. La bonne gouvernance (gestion éthique de la crise), le sacro-saint principe de souveraineté (refus d'extradition du Mérinide Benattou), l'allégeance de la population au sultan (non recours à la désobéissance civile) et la bravoure de la femme (désir de la mort pour sauver son honneur et sa dignité), tels sont entre autres, les sublimes enseignements qu'on peut tirer de cette fabuleuse épopée zianide. La question du choix des dessins animés, le projet d'un documentaire fiction, l'importance de l'usage pédagogique des dessins animés, les anachronismes historiques… seront parmi les points abordés lors du débat qui s'est déroulé dans des conditions sereines.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)