Les écoles et les établissements de formation universitaire et professionnelle fermés plus tôt que prévu, les événements culturels reportés à plus tard, les rencontres sportives se déroulant à huis clos, la lutte a donc sérieusement commencé contre le Covid-19. Bien sûr, il n'y a encore que 54 personnes contaminées et à peine (sic !) 4 décès. Bien sûr, tous les cas détectés ont été importés (re-sic !). La peur, ou tout du moins la crainte, commence à se lire sur les visages et, déjà, c'est un certain rush sur les produits d'alimentation durable et sur les produits censés protéger contre le mal (masques, bouteilles de désinfectants…), cela faisant, bien sûr, l'affaire des « affairistes » toujours à l'affût du « bon coup ». On a même eu de l'«exportation» frauduleuse desdits produits, certainement devenus rares ailleurs. Comme si on n'en avait pas besoin !Là est, en fait, notre drame. Il existait depuis bien longtemps. Le drame, c'est une « culture du doute » doublée d'un sentiment d'orgueil mal placé. On a d'abord commencé à douter de l'existence même du mal. La Chine c'est loin, très loin et « nos » Chinois sont en bonne santé. On a ensuite douté des (de presque tous) canaux d'information publics et privés, traités depuis un certain temps, de « chiyatine » du pouvoir. Une généralisation abusive et, à la limite, à mon sens - quelles que soient les lacunes- inappropriée ; les réseaux sociaux et les télés d'opposition déclarée se limitant à décortiquer le « Hirak » et à descendre en flammes le(s) pouvoir(s). Il est vrai que l'étalage massif des procès de membres de la « ‘Issaba » corrompus et de leurs méfaits n'incitait pas à croire en un pouvoir « sincère ». Et puis, le virus a fait son apparition. Brusquement, sans être attendu, bien qu'annoncé par certains assez vite étouffés par les fureurs des mardis et vendredis auxquels certains ont voulu ajouter le samedi. On a alors douté de son existence réelle et en voie de mondialisation en mettant ceci sur le compte d'on ne sait quel complot venant de l'étranger et sur les luttes entre « grands » de ce monde. Là aussi, des « illuminés » ont saisi l'occasion pour « dénoncer » les « prétendus laïcs ayant pris en otage une partie de l'Algérie, les laïcs extrémistes, les francs-maçons, ouled frança, le Rotary club » et j'en passe. Un autre « illuminé » a annoncé la « découverte » d'un vaccin contre le mal et, dans la rue, il était fréquent d'entendre quelques autres invoquer Dieu et le destin et recommander l'ail et l'oignon pour lutter ou guérir. Ne manquait plus que l'urine de chameau ou la salive d'un charlatan. Il y a, aussi, les extrémistes du Hirak (populistes politiques et religieux confondus) qui insistent et persistent dans leur volonté de poursuivre le mouvement de contestation de la même manière. En masse. Sans peur des risques et sans masques.
Avoir commencé la lutte n'est, hélas, dans le cas de figure tragique qui, déjà, est bel et bien là, la « lutte finale ». Ce qui a été vécu ailleurs a montré et démontré que le virus, dès qu'il apparaît quelque part, se développe très, très rapidement. Insaisissable pour l'instant, le seul moyen efficace réside dans la prévention et le strict respect des règles d'hygiène déjà mille et une fois diffusées et une vie sociale obligatoirement limitée au strict minimum durant un certain temps.
Entre autres bannir ou limiter ou revoir la géométrie des marches et regroupements de population. Dans la rue, dans les cafés. Mais aussi dans les lieux de prière. Vendredi y compris.
Cela n'empêchera pas les procès des corrompus de se poursuivre. Et, ce sera peut-être l'occasion, pour le Hirak, d'« inventer » (et d'étonner encore une fois le monde) une autre façon de faire une Révolution.
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Posté Le : 16/03/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Belkacem Ahcene Djaballah
Source : www.lequotidien-oran.com