Hindalousie en concert Un moment de partage et de ravissement

Sonorités - La salle Ibn-Khaldoun a vibré, jeudi, aux rythmes d'une musique éclectique, d'ici et d'ailleurs, mêlant habilement le genre oriental (indien ou farsi), chaâbi, arabo-andalou, flamenco...
Un riche répertoire, généreusement partagé avec le public par la compagnie internationale Hindalousie et ce, à l'initiative de l'établissement Arts et Culture. Cette dernière, composée de neuf musiciens et de trois danseuses de différentes nationalités, a transporté l'assistance et ce, le temps d'une soirée, dans un merveilleux voyage artistique et dans des sonorités étonnantes, entraînantes et qui, par leurs différents accents, l'ont sensationnellement fait rêver.
Le spectacle était haut en couleurs, il avait ce quelque chose d'original, d'authentique, qui, par son caractère folklorique joliment et différemment recréé, relève du pittoresque, d'un exotisme non pas réducteur ou stéréotypé mais plutôt bavard, accueillant...
Le spectacle coloré et pluriel était simplement un parfait jeu musical et de scène, une belle et savoureuse démonstration artistique. Puisqu'il s'agissait d'un triptyque artistique : musique, chant et danse. Ces trois composantes ont donc donné une performance d'une grande diversité et de bonne facture. Le spectacle, décliné en trois temps, des tableaux à résonance poétique, puisque le public, tout ouïe, tout médusé, s'en allait à la découverte de la poésie persane, arabe ou encore indienne, se présentait alors comme un voyage palpitant et émouvant ; ce passionnant périple se voulait une rencontre avec l'ailleurs, donc avec l'autre. La musique ponctue le chant, et celui-ci est accompagné de pas de danse ; le chant noble et épuré est à la fois distinctement soutenu par une musique accorte, élégante et délicatement portée par des chorégraphies gracieuses et chargées d'expression ' les danses illustrent avec leur caractère et leurs coloris l'ancestralité préservée, perpétuée à travers les âges.
Le jeu, naturellement puisé dans la tradition de chaque pays en question, était engageant, liant, plein de charme et de fraîcheur renouvelée. C'était tout simplement un jeu fait d'harmonie, de splendeur et de beauté.
Le temps d'un spectacle, le public a pu vivre un moment de séduction, de grâce, de formes... Le jeu, équilibré entre musique, chant et danse, était brillant, somptueux, littéralement poétique. Rien à dire ! Ravissant, captivant, le spectacle où venaient admirablement se mélanger des voix, mais sans pour autant que l'une piétine sur l'autre, était franc et éloquent. C'était, et nul doute là-dessus, un véritable dialogue de cultures, un dialogue se faisant sans a priori, loin des stéréotypes, au-delà de toute frontière. Le spectacle était synonyme de connexion et de rencontres. Il était à l'image de l'Andalousie, ce territoire d'épanouissement, à la fois réel et onirique, tant vécu que fantasmé où s'exprime avec plénitude toute la symbolique du partage et de la coexistence des cultures.
Notons que la compagnie Hindalousie a déjà donné deux prestations, la première à Constantine dans les années 1980, et la seconde à Alger en 2010.