Hiérarchiser les priorités

L'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, a estimé, hier, au forum du journal Liberté, que pour redresser la situation actuelle engendrée par la chute des cours du pétrole et maintenir l'équilibre financier du pays, il faudrait que le prix du baril atteigne le seuil des 130 dollars au lieu des 70 actuellement. Toutefois, il dira que pour 2015, la situation va s'améliorer, puisque le déficit sera comblé par le fonds de régulation des recettes. « Au-delà de cette année, il faudrait absolument changer de cap en prenant conscience de la gravité de la situation », a-t-il estimé. « Il s'agit d'une question de gouvernance et non de ressources naturelles. Il fallait prévoir ce genre de situation, notamment l'incapacité d'influer sur les décisions de l'Opep », a-t-il ajouté. Car pour le conférencier, l'Algérie n'est toujours pas dans la phase après-pétrole étant donné que les deux tiers des dépenses de fonctionnement sont assurées par la ressource pétrolière. Il a indiqué, à titre illustratif, qu'en 2011, le budget de fonctionnement a connu une augmentation de 46% par rapport à 2010. D'où le besoin de « revoir la copie en multipliant la production et en mobilisant toute la population sur la nécessité de s'adapter à la nouvelle situation ». L'invité du forum de Liberté a suggéré d'adopter une nouvelle stratégie de gestion et une hiérarchisation des priorités. Il faudrait, selon lui, mettre en place quatre hauts commissariats qui se chargeront de la prospective, de la politique énergétique et de la réhabilitation des compétences. Deux autres commissariats s'occuperont de l'élaboration des feuilles de route des réformes et de l'éducation citoyenne. Selon Benbitour, il faut aller vers une politique de rationalisation des choix budgétaires.