Algérie

Hier matin, les fans allemands étaient les plus visibles sur les places de Porto Alegre



Hier matin, les fans allemands étaient les plus visibles sur les places de Porto Alegre
De nos envoyés spéciaux, M. Bouchama, A. Andaloussi et S. SidLe jour semblait se lever difficilement, hier, quelques heures avant le huitième de finale entre l'Algérie et l'Allemagne. La vie des autochtones n'avait rien d'anormal. Malgré des pluies fines mais incessantes, tout le monde vaquait à ses occupations. L'activité était telle que personne parmi les touristes du Mondial brésilien ne se rendait compte que ce 30 juin 2014 un match de football allait se jouer à quelques bornes du centre-ville de Porto Alegre.La capitale du Rio Grande do Sul est une vaste mais paisible contrée. Ses habitants, d'une hospitalité inouïe, ne jouent pas des coudes pour s'arracher les quelques milliers de touristes en quête de souvenirs et de plaisirs d'un pays certainement méconnu par nombre d'entre eux. Il est environ 9h30 du matin, et le marché central de Porto Alegre grouille de monde. Plutèt, deBrésiliens que d'étrangers, où seuls quelques groupes allemands étaient affairés à préparer les détails de leur départ au stade. Au niveau d'une placette, le «fanfest» d'une soirée de gloire et de danse se prépare.Les agents de la «preifetura» attaquent la mise en place d'une charpente mobile qui couvre la scène où le spectacle nocturne devait avoir lieu. Les supporters de la Mannschaft sont déjà là pour suivre l'opération. Prémonitoires, ils comptent revenir le soir pour faire la fête. Quelques Algériens font leurs emplettes à côté. Sans coup férir, ils se présentent devant la place centrale pour poser en photos-souvenirs, avec leurs «adversaires» du jour.Pas trop de bruits en cette matinée pluvieuse que la TV locale ne manque pas d'immortaliser aux côtés des supporters des deux sélections que son reporter sonde à tour de bras. La fête n'était pas encore lancée et même si les Allemands affichent le nombre, le plus gros de l'ambiance qui devait se tenir près du Beira-Rio Stadium, 4/5 kilomètres plus au nord de la ville, au bord du Rio Guaiba.Le jeûne pas si facile”'un rendez-vous pour le moins amical entre les deux galeries «déchirées» par la barrière de la langue. «L'allemand c'est autrement pire que le portugais», reconnaît Ahmed S., originaire de Sig (Wilaya de Mascara) qui accompagnait son jeune frère, Amine. Les discussions chauffent quand les deux antagonistes se lancent au jeu de pronostic. Plutèt zinzin, un Allemand, chope de bière à la main gauche, porte l'estocade en affichant avec les doigts de sa main droite un cinglant 3-0 au profit de la Nationalmannschaft. Le jeune Amine est presque incontrèlable : «On verra bien, ce soir», promet-il dans un arabe coléreux.La compagnie d'El-Khadra est en perte de voix. La longue nuitée passée, pour la plupart sur les routes qui mènent de Comburio vers Porto Alegre, a fait son effet. «Le voyage a été un peu plus difficile que d'habitude. Malgré quelques haltes salutaires, nous n'étions pas en état pour faire l'ambiance sur la route. Et puis, il y a le carême. C'est vrai que la journée est courte, mais ce n'est pas évident de faire le jeûne sans les ingrédients du bled», déplore Hamid, un Algérois de souche qui aimerait trouver un restaurant qui puisse offrir «au moins une chorba et du bourek», avoue-t-il. Un vœu inaccessible tant l'expérience de ceux parmi les supporters algériens qui ont rallié Porto Alegre la veille (samedi) n'était pas fameuse.«Nous avons trouvé un restaurant libanais qui sert de la viande halal mais dont la qualité de la bouffe n'a rien à voir avec les traditions culinaires du pays du cèdre», assure Abderrahmane, venu de sa lointaine Tlemcen suivre les exploits de Feghouli et compagnie. Pas de chorba, ni bourek mais de l'espoir. Un rêve vieux de 32 ans que ces «petits caprices» ne peuvent éliminer. «Inch Allah l'Algérie se qualifie au prochain.Cela me permettra de revoir Rio De Janeiro et sa plage féerique. Sinon, en cas de casse, je rentre chez moi avec le sentiment d'avoir vécu des moments inoubliables grâce à notre équipe qui nous a fait honneur», conclut Issam, jeune industriel de la lointaine Merouana (wilaya de Batna).




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