Algérie

Hichem Zakhrouf


Hichem Zakhrouf
Dans la famille Zakhrouf, tout le monde est au chômage et tout le monde se débrouille comme il peut pour faire bouillir la marmite.La cinquantaine passée, la maman de Hichem soutient à fond sa progéniture. C'est autour d'elle que se focalise l'objectif de cette famille : résister à la crise et au manque de perspectives. C'est grâce à elle et pour elle que ses enfants veulent tant réussir, car depuis que leur père a créé un deuxième foyer, les choses se sont compliquées. La maman de Hichem est au courant de tout ce qui concerne ses six enfants dont quatre garçons diplômés et deux filles divorcées qui viennent de commencer une formation professionnelle. «Je m'inquiète beaucoup pour eux, d'autant plus qu'ils s'impliquent beaucoup, je les ai toujours poussés à étudier, à avoir des diplômes et je me réjouis de voir qu'ils ne rechignent pas à cumuler les petits boulots pour faire bouillir la marmite».Djaâfar, le cadet de la famille, a tout juste 27 ans. Il a quitté les bancs de l'université pour travailler durement comme livreur chez Candia. Pendant cinq ans, dit-il, «je me suis levé chaque jour à 5h pour commencer ma tournée de 6h à 15h. Mon salaire est passé de 20 000 à 22 000 DA et je payais de ma poche toute marchandise volée ou détériorée.» Au bout de cinq ans, c'est la maman de Hichem qui l'a convaincu de suivre une formation de superviseur en hygiène, sécurité et environnement HSE. Une spécialité en vogue et très demandée dans la région, mais c'était sans compter avec les obstacles qui font que des gens comme Djaâfar n'accéderont jamais à ce type de poste à forte rémunération. Djaâfar a pu décrocher un poste dans le cadre du dispositif d'insertion professionnelle des jeunes diplômés (DAIP), selon lequel l'Etat assure et paye 9000 DA aux techniciens supérieurs. Non contente de ne rien avoir à lui payer en contrepartie de longues journées sur le chantier, l'Algérienne des eaux, son employeur, a fini par le licencier et recruter un privilégié à sa place après 9 mois de travail. Dans la famille Zekhrouf comme dans beaucoup d'autres familles de chômeurs, c'est l'attente qui tue à petit feu.


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