Allez, au revoir, au mois de septembre inchallah ! C'est ce qu'on entend dire, ces derniers jours, dans les discussions des citoyens qui se donnaient rendez-vous sur plus de trois mois pour traiter certaines affaires d'ordre administratif. Sur le chemin, ces affaires rencontrent plusieurs obstacles, à commencer par le ramadhan, qui pousse les travailleurs à l'absentéisme, faisant grimper les taux jusqu'à plus de 50% par endroits. Puis, il y aura la période des congés annuels, qui s'étalera sur juillet et août. Et on aura bouclé la boucle.Maintenant, on ne saute donc pas seulement un mois, le mois de ramadhan, où les activités tournent généralement au ralenti, pour ne pas dire à l'arrêt, on va plus loin, en faisant un bond prodigieux qui «court-circuite» carrément toute la saison estivale, consacrée aux vacances et aux congés annuels de détente, après le ramadhan, bien sûr. Un raccourci qui avale plus de trois mois. Toutes les affaires sont reportées au mois de septembre. Le nouveau gouvernement tombe mal, lui qui veut s'atteler en priorité à la « reconversion de l'économie ». Une saison entière de repos, et c'est l'économie nationale qui risque de pâtir d'une contre-performance suicidaire.Plus de trois mois d'arrêt des activités administrative, judiciaire et économique, c'est une véritable catastrophe qui nous attend. Certains rétorquent que ce n'est pas nouveau et que les Algériens ont pris l'habitude de roupiller les trois mois de l'été et le ramadhan avec, qu'il tombe en été ou en hiver, sans répercussions graves sur l'économie nationale. Tout à fait correct, c'est l'habitude ancrée dans les m?urs, mais nous vivons actuellement une époque très différente. Il n'y a plus la baraka du pétrole pour corriger et redresser toutes les situations négatives. S'il faut reconvertir notre économie, c'est par là qu'il faut commencer, c'est-à-dire la reconversion des mentalités.Un ramadhan au ralenti, c'est presque toléré, un mois de congé annuel c'est également un repos garanti par la loi, mais pourquoi prolonger la vacance plus de trois mois ' Les congés, à ce qu'on sache, cela obéit à un planning, et l'on part à tour de rôle, justement afin de ne pas laisser à l'abandon les postes de travail tous en même de temps. La programmation des congés se fait en sorte pour assurer la continuité du service, public surtout. Non, il n'y a pas à dire, la reconversion des mentalités doit passer en priorité, avant la reconversion économique. Avec des travailleurs plus enclins à la fainéantise, on ne peut rien faire de sérieux. Le peu de bras qui restent et qui ne rechignent pas à la tâche, vont finir par déclarer forfait. Ils ne peuvent pas assurer le travail des autres, très nombreux, qui s'apprêtent à hiberner en plein été.
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Posté Le : 29/05/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com