Algérie

Heureusement, il y a les dons !



On continue à se méfier des questions, à ne pas répondre à celles qui embarrassent et à ne pas intervenir comme si l'on attendait une autorisation spéciale pour agir. C'est là qu'intervient le cri de détresse, encombrant, d'un professeur en médecine qui exerce dans un nième CHU en danger. Même si le SOS n'est pas nouveau et que les praticiens qui affrontent directement le mal en lancent régulièrement, il y a de quoi donner froid dans le dos. Quand le médecin appelle la population à l'aide et s'en remet à sa capacité d'entendre raison, il met le doigt sur ce que les Algériens n'ont pas envie d'entendre. Ce sont, d'ailleurs, toujours, les mêmes qui sensibilisent à la prévention et insistent, encore et encore, sur les risques que l'on encourt à ne pas se protéger, tout en expliquant pourquoi il faut respecter la distanciation. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'Algérien, pourtant conscient des risques qu'il fait courir autour de lui, transgresse, quand même, les recommandations, selon lui, exagérées. Dès qu'il quitte le bureau de poste où il n'a pas le droit de pénétrer sans sa bavette, le premier geste qu'il fait c'est de la retirer pour la ranger dans sa poche quand il ne la porte pas au poignet ou autour du cou. Sur la chaussée, il y a les sachets et les bouteilles en plastique habituelles. Depuis quelques mois, les bavettes embellissent le décor. On marche dessus comme sur le reste. Il y en a partout. Vue sous cet angle, la dégradation de la situation sanitaire ne peut être imputée au seul citoyen, lequel apparaît, tel que le suggèrerait l'évidence, comme le principal responsable à sanctionner. Un moyen bien avantageux de noyer le problème et de détourner l'attention des causes réelles qui condamnent le pays à payer le prix de la casse là où ses gouvernants négligent de s'investir et de consacrer l'argent du contribuable. Ce qui interpelle, toujours autant, c'est le fait que le pays renoue avec les dons privés pour pallier la défection des pouvoirs publics ! Comment accuser l'opinion publique d'exagérer la situation quand des départements qui gèrent les aspects essentiels de la prise en charge citoyenne s'en balancent 'M. B.


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