«J'ai moins connu le président Chadli Bendjedid que je ne connais le président Bouteflika, que je n'ai connu les présidents Ben Bella et Boudiaf.» Hervé Bourges
Son documentaire a été diffusé 24 heures après le décès du président Chadli. «L'ère des Tempêtes (1988-2012)», la seconde partie du reportage diffusé sur France 5 intitulée «L'Algérie à l'épreuve du pouvoir (1962-2012)», produit par Hervé Bourges et réalisé par Jérôme Sesquin, revient justement sur la gestion du pouvoir du président Chadli Bendjedid. Un personnage historique qui a lourdement manqué dans l'excellent documentaire de l'ancien directeur de TF1 et France 2.
Sur les trois présidents qu'il devait interviewer lors de son projet documentaire, deux disparaîtront en chemin: Ben Bella et Chadli. C'est à croire que ce reportage a tué médiatiquement les deux anciens présidents. Le plus important est que Hervé Bourges a eu carte blanche pour puiser dans les discours officiels des deux présidents: Chadli et Bouteflika. Le réalisateur a rattrapé le vide des deux intervenants. Deux discours qui sonnent comme des alarmes. L'un a contribué à l'arrêt du processus électoral après la victoire de l'ex-FIS et le second, du président Bouteflika, prononcé le 1er mai et avait contribué à la victoire du FLN. Mais le président Chadli, qui n'était pas très bavard et encore moins visible dans les médias et les télévisions, a préféré consacrer ses Mémoires pour les éditions Casbah. Dans un pays de moins de 3 millions de lecteurs, ce livre n'est pas une aubaine.
Ça sera une bonne affaire pour l'éditeur qui se frotte déjà les mains et remercie Dieu de n'avoir pas programmé la sortie du livre pour le SILA. Mais c'est un ratage pour Hervé Bourges qui considère le président Chadli Bendjedid comme quelqu'un qui a joué un rôle important dans les 50 premières années de l'indépendance. Le documentaire montre aux Algériens le fameux discours du 10 octobre, dans lequel Chadli annonce d'importantes réformes dont l'ouverture au multipartisme. Bourges dira ce que de nombreuses personnes et, surtout en l'absence d'Al Jazeera, que l'Algérie a connu son «printemps arabe», bien longtemps avant l'Egypte, la Tunisie ou encore la Libye.
Ces réformes ont permis la création de dizaines de partis politiques et l'instauration de la liberté de la presse, qui resteront les seuls acquis dans le billet de Chadli. Dans cette deuxième partie L'ère des Tempêtes (1988-2012), Bourges note que l'Algérie n'est pas encore un Etat de droit et que la corruption s'amplifie. Tout en caressant le pouvoir, l'ancien responsable du CSA oublie d'évoquer les retards à propos de la liberté audiovisuelle. Il salue Benbella, écorche Boumediene, flagelle Bendjedid et fait les louanges de Bouteflika. Hervé Bourges a de sérieux problèmes de conflits d'intérêts.
amirasoltane08@live.fr
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Posté Le : 09/10/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amira SOLTANE
Source : www.lexpressiondz.com