Algérie

Héros méconnus



Héros méconnus
Emotion, considération et respect ont été, encore une fois, au rendez-vous de la dernière rencontre littéraire organisée par l'établissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger. L'invitée, Zoubeida Mameria, était venue présenter son dernier livre intitulé « Kaléidoscope » (Mémoire de guerre) paru aux éditions El-Kalima. Tous les récits que vient d'éditer en volume cette instructrice ont pour thème commun la guerre de libération nationale. C'est un recueil de nouvelles à travers lequel l'auteure convie le lecteur à une « balade littéraire » à travers une série de récits traitant de thèmes variés. L'auteure, dans une démarche louable et remarquable, s'est attachée à faire de l'histoire le lien, le fil conducteur de l'ensemble de ses récits. L'écriture de Zoubeïda Mameria est également traversée par des réflexions psychologiques et philosophiques qui invitent le lecteur à la réflexion pour mieux comprendre et interpréter les événements qui ont marqué son enfance pendant la guerre de libération nationale. A travers ce recueil de nouvelles, l'auteure a voulu, principalement, « rendre hommage aux personnes « victimes du colonialisme », mais malheureusement méconnus ou peu connus ». Pourquoi « Kaléidoscope » ' L'auteure a indiqué qu'elle fait référence à ce jouet originaire de la Grèce et qui a marqué les enfants de son époque. « Ce tube de miroirs réfléchissant à l'infini et en couleurs la lumière extérieure représente exactement toutes les couleurs qu'on a vécues ». Il y avait la jeunesse, la guerre, l'injustice, la faim... et chaque composante représente une couleur », a expliqué Mme Mameria. Un poème sur Jugurtha ouvre l'ensemble : « Dans les monts d'Algérie, sa race renaîtra. Le vent a dit le nom d'un nouveau Jugurtha... ». Pour elle, « chaque époque que traverse l'Algérie possède son Jugurtha ». La deuxième nouvelle est dédiée à Dzaïr, la première femme martyre de la guerre de Libération, tuée le 19 novembre 1954, à l'âge de 18 ans, avec le révolutionnaire Badji Mokhtar dans la région de Medjaz Sfa à Guelma. « Dzaïr, cette jeune fiancée qui a préféré mourir pour sa patrie plutôt que de vivre le grand amour avec l'homme qu'elle aimait », a indiqué l'auteure. Dans « Zohra l'institutrice », l'auteure relate le parcours d'une jeune institutrice qui a quitté Alger pour transmettre son savoir aux écoliers algériens dans la ville minière de Clairefontaine, aujourd'hui El-Aouinet, près de Tebessa. Zohra subit au quotidien la pression de son directeur David Vincent qui veut l'obliger à distribuer des tracts contre le FLN, à assister à la levée du drapeau français dans la cour de l'établissement scolaire, à chanter la Marseillaise et à pousser les écoliers à s'intégrer à l'Algérie française. L'auteure a lu, également, quelque bribes des autres récits tels que « Le déserteur », « Quarante d'un coup », « Abdel Hak », « Abdel Batel », « Le cadeau de Houryia », « L'aveu », « Une impasse pour Mabrouk » et « La pierre de sang ». Toutes ces nouvelles, écrites dans un style fluide, font revivre des situations , une epoque ou l'amour de la patrie n'était un slogan démonétisé. « C'est un ouvrage destiné pour tout le monde. Il peut être bénéfique pour les historiens et très intéressant pour les jeunes d'aujourd'hui pour connaître le vrai visage de la France ». Afin que le message soit transmis aux générations futures, les éditions El-Kalima comptent produire une autre version du livre en langue arabe.




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