Algérie

Héritage musical : El Hadj Mahfoud, cette légende vivante


Héritage musical : El Hadj Mahfoud, cette légende vivante
Blida, la ville des Roses, ne cesse de révéler un héritage qui lui est propre. De tous les artistes et hommes de lettres, elle continue de garder jalousement dans les artères de la vieille médina, de prolifiques souvenirs marquant les siècles de mélodies qui hantent encore les vieilles douerates où naquirent les chevaliers de la chanson andalouse. A l'instar de ses consœurs Tlemcen, Koléa et Alger, l'école blidéenne se targue d'avoir eu comme disciple le légendaire El Hadj Mahfoud. Sa prestance, son style unique à  promouvoir l'héritage andalou font cas d'école dans la transcription de l'art musical pour passer de «sehab es senaâ» (les gens de l'andalous) à  de véritables maîtres.  Né en 1905 à  Blida, El Hadj Mahfoud rejoint l'école coranique dès son plus jeune âge, puis l'école (la medersa) en 1920. En 1930, il commence à  s'intéresser à  l'art musical, en  particulier la senaâ ou la musique andalouse. C'est ainsi qu'il développa un groupe et créa, en 1936, la première association culturelle à  Blida (la widadiya), à  l'aide de Mohamed Ben Ghergoura, Mohamed Ettounsi..., L'ARTA, plus précisément à  la Radio PTT, chaque jeudi,  une émission présentait, à  chaque numéro, un chanteur de Blida. Et un jour, on fait appel à  El Hadj Mahfoud qui n'était pas encore, en ce temps-là, bien connu. Alors, quand El Hadj Mahfoud commença à  chanter, tout le monde fut impressionné par sa voix et son excellente exécution. Ainsi, dès cette date-là, on réservait tous les jeudis une heure à  El Hadj Mahfoud, pour interpréter des chansons au style aâroubi, andalous ou encore hawzi. En 1937, Hadj Mahfoud brilla encore plus. Il rejoignit la troupe des frères Fekhardji dont beaucoup de chanteurs ont connu le chemin de la célébrité, dans cette même école s'entend. entre autres Abdelkrim Dali. En 1939, El Hadj Mahfoud représenta l'Algérie à  Fes (Maroc) et à  Carthage (Tunisie). En 1953, il épousa la célèbre artiste peintre Baya qui avait, elle aussi, représenté l'Algérie à  plusieurs reprises, avec ses tableaux et ses chefs-d'œuvres qui ont impressionné même le roi de la peinture, en l'occurrence Cousteau. Baya a même représenté l'Algérie en France en 1947. Rappelons qu'El Hadj Mahfoud et Baya ont gelé leurs activités artistiques dès 1954. Ils ne les ont reprises que vers la fin des années 60, à  l'occasion de l'Indépendance de l'Algérie. El Hadj Mahfoud tira sa révérence par un automne de 1999, en laissant derrière lui une carrière musicale qui fait parler de lui à  nos jours. Notamment avec ses chansons inoubliables telles que «Echemaâ  koulili bellah ya echemaâ» et «Ya djnoune».
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