La prise en charge et le suivi des personnes porteuses du virus de
l'hépatite étaient au centre des débats d'une rencontre régionale sur cette
maladie, organisée hier à l'hôtel Phénix.
Organisé par l'association SOS
hépatite Algérie, ce regroupement a vu la participation de quelque 250 médecins
et spécialistes. Les intervenants ont mis l'accent sur l'absence de schéma de
prévention contre cette maladie, ce qui risque d'avoir des conséquences graves
sur la santé publique, surtout que les porteurs du virus de l'hépatite en
Algérie sont estimés à 1,5 million et la contamination est à l'origine de 70 à
90% des cas.
L'évolution de cette pathologie
risque d'être plus dramatique si la prise en charge des malades n'est pas
appropriée. Les spécialistes révèlent que malgré les efforts déployés dans ce
domaine, la majorité des médecins ignorent la conduite à tenir devant un malade
atteint de l'hépatite B. L'absence de suivi ou d'éducation thérapeutique, qui
peut réduire les risques d'infection et de complications, de prise en charge
psychologique, malgré son importance dans le sens où elle aide à juguler les
effets secondaires du traitement et le manque de moyens, notamment la
stérilisation en milieu hospitalier et chez la majorité des
chirurgiens-dentistes, constituent autant de problèmes qui contrarient la
réussite du traitement. En effet, le nombre des personnes porteuses du virus de
l'hépatite ne cesse d'augmenter. 115 nouveaux cas d'hépatite ont été
enregistrés en 2008 à Oran, dont 35 cas de type C et 22 de type B. Cette
pathologie demeure un énorme problème de santé publique.
Selon les spécialistes, l'absence
de symptômes apparents et de vaccin fait de l'hépatite C une maladie
silencieuse, qui se transmet principalement par voie sanguine. Avec un taux de
prévalence de 1%, les porteurs du virus de l'hépatite C en Algérie sont estimés
à 320.000 personnes. Ce chiffre est assez alarmant, surtout si l'on sait que
cette maladie pourrait conduire la personne porteuse du virus à une cirrhose du
foie, voire un cancer du foie.
Face à cette situation, le
dépistage reste la solution principale à la maladie qui peut être guérie si
elle est prise en charge à un stade précoce. S'agissant de la situation des
malades, l'association SOS Hépatites Algérie avait auparavant dénoncé que les
moyens de lutte et de prévention sont inexistants et le comité national de
lutte contre les hépatites, qui a été installé depuis deux ans, n'est toujours
pas opérationnel.
L'association tire la sonnette
d'alarme quant à l'accès au traitement, notamment que des centaines de malades
sont dans l'impossibilité financière de se soigner. Le malade débourse pour les
frais des examens médicaux complémentaires 50.000 dinars et 50.000 autres
dinars pour les examens de suivi, tandis que son traitement (pour quelques
génotypes) pour une année coûte près de 160 millions de centimes. Quant à la
question d'accès aux traitement, la pénurie de médicaments pour les malades
porteurs de l'hépatite C, elle se pose avec acuité dans nos hôpitaux.
L'association estime que 2,5% de
la population en Algérie sont « porteurs du virus B et 2,7% de l'hépatite C,
soit 1,5 million d'Algériens sont atteints de l'hépatite virale. Pour optimiser
la qualité de prise en charge des malades atteints de l'hépatite, la Caisse
nationale des assurés sociaux s'est engagée l'année dernière à rembourser le
médicament des hépatites virales et les frais des examens médicaux, et ce par
la mise en oeuvre d'un système de contractualisation entre la CNAS et les
hôpitaux.
Une enveloppe de 3,5 milliards de
dinars a été consacrée en 2008 à la lutte contre l'hépatite, contre 3 milliards
en 2007. Parmi les mesures prises, l'on cite la création, en 2005, d'une
commission nationale de lutte contre l'hépatite B et C. Cette commission a été
chargée de la mise en place d'un plan national (2005-2009) dont l'objectif
premier serait la résorption du taux de prévalence de cette maladie, ainsi que
la prise en charge qualitative des personnes atteintes, notamment par le
contrôle épidémiologique et le classement de l'hépatite B et C parmi les maladies
devant être obligatoirement déclarées au réseau intranet du ministère de la
Santé, en sus de la création dans les laboratoires de dépistage, de fichiers
relatifs à l'hépatite B et C.
La vaccination contre l'hépatite
a aussi été intégrée depuis 2003 dans le livret médical de l'enfant. Une
démarche qui a été élargie aux catégories sujettes à cette maladie, tels les
détenus. 19 annexes de l'Institut Pasteur ont été créées à Alger pour le
dépistage de cette pathologie.
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Posté Le : 04/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com