Henry S. Ensher, ambassadeur américain à Alger : «Les USA respectent beaucoup le rôle de l'Algérie dans la crise libyenne»

Pour M. Henry S. Ensher, cette position, qui se fonde sur le principe de neutralité, est due à la position «très difficile» avec la Libye, pays voisin. «Nous devons tenir compte de cette situation», a-t-il déclaré à l'APS Toujours par rapport au dossier libyen, le diplomate américain a mis en exergue le «Â respect par l'Algérie du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies», des résolutions qu'elle a «approuvées et appliquées», ajoute-t-il. Il a émis l'idée d'une reconnaissance «plus globale» du CNT, lors des prochaines réunions de l'Union africaine et de la Ligue arabe, des résolutions que l'Algérie soutient généralement. A une question sur les retombées du conflit libyen sur la sécurité de la région, le diplomate américain dit  partager les craintes émises, plus particulièrement avec la gestion des importants stocks d'armes par les rebelles. Un phénomène qui «s'est déjà produit en Irak», a-t-il reconnu. A ce titre, les officiels américains  misent sur «l'Algérie et d'autres pays pour faire face à  cette menace», poursuit-il. Une question qui sera abordée, précise-t-il, lors de la Conférence internationale sur la lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans les pays du Sahel africain prévue à  Alger, les 7 et 8 septembre prochain. A ce titre, l'ambassadeur US n'a pas manqué d'exprimer le soutien de son pays aux efforts de l'Algérie et des pays du Sahel dans la lutte contre le terrorisme, estimant que ces pays «ont meilleure connaissance» de la situation prévalant dans la région et «des exigences de la lutte et de la coopération nécessaire contre ce phénomène». Les Américains, selon lui, sont prêts, cependant, à  mettre à  la disposition de ces pays la technologie utile pour agir et ce «sous la supervision de l'Algérie». Toujours dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, les USA se déclarent favorables à  l'idée émise par l'Algérie de criminaliser le paiement de rançons aux groupes terroristes, car ces fonds sont «Â utilisés pour l'achat des armes», affirme-t-il. A une question sur le conflit au Sahara Occidental, l'ambassadeur américain a reconnu que «cette question n'a pas avancé», malgré le processus enclenché par les Nations unies, sous la houlette de l'envoyé spécial du Secrétaire général,M. Christopher Ross. Les Etats-Unis sont prêts toutefois «à aider M. Ross dans cette mission s'il en exprime le besoin», a-t-il assuré.L'ambassadeur américain à  Alger a, d'autre part, évoqué avec le journaliste de l'APS, les réformes politiques engagées par l'Algérie. Pour les USA, qui soutiennent ce processus, «chaque régime politique nécessite des changements propres», selon la conjoncture». L'essentiel est «la stabilité et le changement pacifique».