Militant impénitent, Henri Alleg a défendu ' et défend encore ' l'idée du rôle décisif des forces populaires dans l'histoire de l'Algérie contemporaine, du lien indissoluble entre l'Algérien et sa terre natale.Il y a dans son 'uvre ce qui ne sombre pas dans le passé, ce qui appartient à l'avenir. Il est naturel, aujourd'hui, qu'Henri Alleg jouisse en Algérie d'une attention insigne.
Devenu célèbre dans le monde entier par son livre pamphlet La Question (1) où il dénonce les exactions de l'armée coloniale et la torture pratiquée par les services secrets et leurs sbires de l'Algérie française. Henri Alleg a toujours été au côté des patriotes, des ouvriers, des travailleurs de son pays : l'Algérie qu'il chérit et chérira, sûrement, jusqu'à la mort.En historien averti, Henri Alleg écrit dans l'immense ouvrage La Guerre d'Algérie, qu'il a dirigé : « Pour notre part, nous avons tenté, au-delà des péripéties, de mettre en lumière les origines historiques, nationales et sociales de la guerre, les raisons de sa durée et de sa violence, de l'aveuglement des uns, désespérément accrochés au mythe de l'Algérie française, de l'ardeur opiniâtre et passionnée des autres à reconquérir le droit d'être eux-mêmes (') En dépit des deuils, des atrocités et des destructions, la plus traumatisante des guerres coloniales, pour les Français, constitue pour les Algériens un sujet de gloire et d'exaltation, le temps enfin venu des chaînes brisées. » (2)Henri Alleg a décrit dans ce même ouvrage la montée du nationalisme algérien, ce « torrent souterrain » (comme il l'appelle), ou la nouvelle époque où les idées des oppressés deviennent conscientes et commencent à s'exprimer, où la terre algérienne tout entière se couvre d'espoir, ou le ciel frissonne, parcouru par de ravissantes annonciations. Et vint l'année 1954, année du déclenchement de cette révolution tant souhaitée par Henri Alleg et ses concitoyens « indigènes ». L'Algérie entière s'était levée pour « briser les chaînes » si bien décrites et dénoncé par Henri Alleg depuis sa jeunesse, lui qui s'est toujours senti proche des « indigènes » malgré les regards des autres, des colons et autres fonctionnaires et' pseudo-intellectuels européens !(1) - Editions de MInuit - 1957(2) - La Guerre d'Algérie - p.8, éditions « Temps Actuels » - 03T . (Paris - 1981)
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Posté Le : 16/06/2008
Posté par : sofiane
Source : www.elwatan.com