Algérie

Hennaya: La ville étouffe !



Lorsqu'on pénètre dans la ville de Hennaya du côté du marché ou de l'ex-abattoir, on tombe inévitablement en arrêt devant ce spectacle hideux : le sinistre oued «Galiane» qui longe toute la ville du sud au nord empestant les habitants avec ses effluves d'égouts provenant principalement des rejets du CHU de Tlemcen, des quartiers périphériques du nord de la ville de Tlemcen et de la grande agglomération de Koudia, implantés en amont de la ville de Hennaya, mais aussi les eaux de ruissellement pluvial. Sidi Chaib, le saint-patron de la ville de Hennaya, qui dort à proximité des odeurs dégoûtantes de cet oued à ciel ouvert doit se plaindre dans sa tombe.Les vivants qui connaissent bien cette odeur se pincent le nez ! Ils n'en peuvent plus eux aussi : «C'est infernal comme ça pue, tous les riverains des abords de cet oued sont souvent saturés par les odeurs d'égouts des plus désagréables. La colère de toutes les familles ne cesse de gronder sourdement depuis plusieurs mois», se plaint M. Guermoudi, propriétaire de plusieurs habitations privées près de la Soumâa historique régulièrement sollicité par les habitants des abords de cet oued pour plaider leurs causes auprès des responsables concernés. Un autre riverain, Z. Khouane, poursuit : «Des odeurs pestilentielles récurrentes embaument les parages de l'oued et tous les riverains mais aussi jardiniers, automobilistes ou visiteurs de la ville en font les frais. Si au moins on consacre chaque année une enveloppe financière pour le réaménagement de cet oued, le problème serait résolu une fois pour toutes !».
Contactée sur cette situation environnementale qui gêne les habitants, la chef de la daïra de Hennaya, Mme Kheira Telli, indique que «tout un dossier a été déposé auprès du ministère des Ressources en eau et de l'Environnement en vue de l'inscription de ce projet d'aménagement pour dégager les crédits nécessaires, mais il faut attendre encore car la conjoncture économique difficile que traverse le pays aujourd'hui ne s'y prête pas. Je suivrai personnellement ce dossier jusqu'à sa concrétisation pour soulager tous les habitants de cette question embarrassante». Selon un cadre de la DRE de Tlemcen, «pour supprimer définitivement la source des odeurs, il faudrait installer une série de grandes buses de grand diamètre pour canaliser souterrainement les eaux vannes et usées. Il faut également réaliser une station d'épuration à l'extrémité du réseau de collecte des effluents et juste en amont de la sortie des eaux qui seront épurées et utilisées pour l'irrigation des terres agricoles de la plaine de M'kacem», estime-t-il.
Par ailleurs, un autre décor enlaidit l'entrée nord de la ville de Hennaya, du côté de l'ex-abattoir. Il s'agit de l'état désastreux des accotements de la route qui relie la RN 22 à la ville. «C'est affreux l'état des accotements dans cette ville ! Le piéton ne sait même pas où marcher, tellement l'accotement est un simple chemin de terre réfractaire à toute circulation piétonne ! Lorsqu'il pleut, des flaques d'eau stagnent à même la chaussée à cause de l'absence de caniveaux d'eaux pluviales», peste Samir, habitant du quartier «Derb Lagha», excédé de devoir accompagner tous les jours ses enfants (avant le confinement). Un casse-tête qu'il n'est pas le seul à devoir surmonter, car de nombreux autres riverains, en particulier les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite et les enfants sont obligés à descendre à même la chaussée. Il faut relever que des trottoirs de plusieurs rues de Hennaya sont tellement parsemées d'embûches qu'une simple virée en ville donne aux piétons la sensation amère d'avoir emprunté une piste de terre envahie par les mauvaises herbes. Les élus locaux qui ont lancé récemment une opération d'aménagement urbain dans la ville ne doivent pas laisser de tels accotements sans trottoirs et sans plateformes en carreaux ou en pavés pendant des mois et des années. Ils doivent aussi réfléchir à la mobilité qui joue un rôle essentiel dans la vie des habitants et de la ville, comme le souligne un ancien cadre des travaux publics de Hennaya. «La route est un élément structurant de la ville et doit permettre l'accès aux services quotidiens dans les meilleures conditions de sécurité, de fluidité du trafic et de confort.
De la qualité de la voirie et de la densité du maillage dépend la satisfaction des besoins des personnes et, dans ce contexte, la voirie participe largement à l'amélioration de la qualité de vie, à l'accès au travail, aux loisirs, à la culture». Il faut noter dans ce cadre le rôle positif de l'ADE qui intervient régulièrement pour réparer les nombreuses fuites survenues sur le réseau AEP de cette zone. Selon plusieurs habitants, ce réseau qui remonte à plusieurs années est totalement défaillant.


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