Algérie

Hécatombe de la route à Tiaret: Un bus plonge dans un ravin, 21 morts et 36 blessés



«C'est une tragédie nationale», a déclaré le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamal Ould Abbas à son arrivée hier vers treize heures à l'hôpital «Youcef Damardji» de Tiaret où il a présenté au nom du gouvernement ses condoléances aux familles des vingt et une victimes, décédées dans la nuit de samedi à dimanche dans un accident d'un autocar, assurant la liaison entre Hassi Messaoud et Oran.

Le membre du gouvernement, arrivé par vol spécial à Tiaret, s'est ensuite enquis de l'état des nombreux blessés et des conditions de leur prise en charge médicale à l'hôpital de Tiaret. «Nous ferons tout pour déterminer les circonstances exactes de cette hécatombe de la route et situer les responsabilités», a-t-il déclaré au chevet d'un malade, les jambes et le bras gauche cassés.

Alors qu'il s'apprêtait à quitter l'hôpital, Djamal Ould Abbas s'est dit «touché» par ces nombreux citoyens anonymes venus faire don de leur sang au profit des nombreuses victimes du terrible sinistre.

Il était deux heures du matin, dans la nuit de samedi à dimanche, quand un autocar, transportant 49 passagers, s'est renversé pour plonger dans un profond ravin. Cette véritable hécatombe, survenue sur la route nationale N°23 reliant Tiaret à Relizane, a coûté la vie à 21 personnes et blessant 36 autres selon un bilan dressé sur place par la Gendarmerie nationale. Un premier bilan, fourni dans la matinée, avait fait état de 19 morts et 30 blessés. L'autocar qui assurait la liaison entre Hassi Messaoud et Oran venait de dépasser le col de Guertoufa, culminant à plus de 1100 mètres d'altitude quand il a fait une chute dans un ravin, sur plus de 150 mètres plus bas. Selon le témoignage d'un passager blessé rencontré à l'hôpital de Tiaret, c'est l'épais brouillard et une visibilité quasi nulle qui serait à l'origine de cette véritable tragédie. Dix-neuf personnes âgées entre 17 et 58 ans dont deux ressortissants étrangers, l'un du Mali et l'autre du Niger, ont péri sur le coup, tandis que deux autres dont une femme enceinte sont décédées pendant leur transfert vers l'hôpital de Tiaret. Cinq jeunes militaires réservistes en permission figurent parmi les victimes.

Les corps des vingt et une victimes ont été déposés au niveau des morgues des hôpitaux de Tiaret, Sougueur et Rahouia. Les trente-six blessés, dont trois dans un état grave, ont été admis au niveau du pavillon des urgences médicochirurgicales de l'hôpital de Tiaret. Tous les médecins et personnel médical en récupération ont été rappelés pour prêter assistance à leurs collègues et prodiguer les soins nécessaires aux nombreuses victimes de l'accident, au moment où une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de ce terrible drame de la route. Interrogé sur les circonstances de l'accident, le directeur de la Protection civile, le colonel Mahmoudi, a indiqué qu'au vu des traces laissées sur la chaussée par les pneumatiques de l'autocar sur plus de trente mètres, c'est probablement une défaillance du système de freinage qui est à l'origine de cette hécatombe. Une version corroborée par le conducteur du bus qui a survécu à l'accident. Ce dernier, opéré d'une fracture ouverte au niveau de la jambe droite, a expliqué au ministre de la Santé qu'il «roulait doucement par un épais brouillard quand il a appuyé sur les freins ; mais le véhicule ne répondait plus sur une pente accentuée». Le convoyeur, lui aussi blessé dans l'accident, a confirmé que son collègue a perdu le contrôle du véhicule à la suite d'une défaillance du système de freinage de l'autocar de marque Hyundai. L'épais voile de brouillard, qui couvrait toute la région de Tiaret dans la nuit de samedi, une chaussée légèrement trempée et une visibilité très faible ne «sont pas étrangers au drame» selon les enquêteurs de la Gendarmerie nationale toujours présents sur place pour réguler le trafic automobile perturbé par le terrible accident. De nombreux automobilistes se sont arrêtés de part et d'autre de la chaussée, gênant considérablement le travail des éléments de la Protection civile. Ces derniers, accompagnés de plusieurs ambulances médicalisées, ont utilisé du matériel de désincarcération pour dégager les victimes littéralement déchiquetées, à l'image de cet homme dont le corps a été coupé en deux. Réputé pour être très dangereux avec un accident similaire au début des années 2000 avec 15 morts et 28 blessés, le tronçon routier reliant Tiaret jusqu'à Rahouia (en passant par le col de Guertoufa, point culminant du plateau du Sersou), sur une distance de trente kilomètres, est marqué par des virages très nombreux, des ravins par dizaines et une descente sur plus de huit kilomètres. Un véritable piège pour les automobilistes imprudents. Sans balises ni palissades de sécurité, ce tronçon est un véritable coupe-gorge pour les automobilistes, surtout par mauvais temps.




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