C'est un cri de détresse lancé par Djaffar Ouchelouche sur ce qu'il est advenu du Haut-Commissariat à l'amazighité et de l'enseignement de la langue amazighe.«L'accord signé entre le Mouvement culturel berbère (coordination nationale) et le pouvoir en 1995 n'est plus qu'un souvenir. La pression de la population s'est essoufflée et l'accord a été oublié. Le HCA se retrouve seul sans partenaire au niveau du gouvernement, tous nous rejettent. Nous n'avons pas de moyens non plus», a indiqué M. Ouchelouche lors d'un débat organisé, lundi, par l'ONG Media Diversity Institut en collaboration avec l'ambassade de Grande-Bretagne et le journal El Watan. «Nous n'avons pratiquement pas de contact avec le ministère de l'Education nationale, qui ne fait rien pour pallier au manque d'enseignants en langue amazighe. Pas un seul enseignant n'a été formé depuis 11 ans. On ne fait appel à nous que quand il y a le feu' En cas de grève dans le secteur, on nous appelle pour faire l'arbitre» a-t-il dit.
Le même intervenant indique en outre qu'entre le HCA et le ministère de la Communication, le courant ne passe pas : «Nous n'avons jamais réussi à nous entendre' Même le projet de création de la chaîne amazighe a été confié à quelqu'un qui n'a rien à voir avec la profession et nous constatons aujourd'hui le résultat.» Le débat qui avait pour thème : «Quelle place pour les voix marginales dans les médias algérien '», a fait réagir M. Ouchelouche sur la langue amazighe et sa place à la Télévision algérienne. «La Chaîne 4, destinée soi-disant à la promotion de la langue amazighe, n'est consacrée dans les faits qu'au folklore et à la promotion des voix et messages du système», estime le représentant du HCA.
Ceci et d'ajouter : «Ce que nous voulions, pour notre part, c'était une chaîne thématique de langue amazighe destinée à la culture algérienne, où l'on pourrait trouver des débats de qualité sur l'histoire de l'Algérie et des programmes destinés à faire connaître la langue, notamment à travers des cours télévisés. Nous la voulions concurrentielle à BRTV qui, de notre point de vue, ne rend pas non plus service à notre culture.» Et de noter que le HCA n'a pas de président depuis 2004. Le HCA est, pour rappel, une institution rattachée à la présidence de la République. «Il appartient, aujourd'hui, aux pouvoirs publics de prendre en charge la question de tamazight, en évitant cependant les récupérations politiciennes», note le même intervenant.
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Posté Le : 02/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadjia Bouaricha
Source : www.elwatan.com