HAWA-Zhor Fergani : doyenne du chant féminin constantinois

Cette grande dame dont l'empreinte artistique résiste au temps qui passe au niveau du chant traditionnel constantinois, a interprété tous les aspects du chant de l'Est algérien notamment le m'deh, hawzi  et le zadjal. Ayant grandi au sein d'une famille d'artistes, El Hadj el Fergani étant son frère, Zhor Fergani a reçu les premiers rudiments de musique par le biais de sa mère à  la culture musicale reconnue mélomane, El Hadja Akila Stambouli. Le père de Zhor Fergani, Hadj Hamou, lui enseigna les différentes styles de musique ainsi que les textes poétiques. Avec un bagage artistique hérité de sa famille, Zhor Fergani  entame sa carrière au cours des fêtes familiales dès 1945. Plus tard forte de sa notoriété artistique dans la société constantinoise, elle crée le premier groupe féminin de chant «El Benoutène». Une chorale constituée de sept femmes qui interpréteront  le patrimoine local avec uniquement le «bendir». Par contre, Zhor Fergani jouait du violon, tar, et de la derbouka. Elle a été appelée à  évoluer dans tout l'Est algérien notamment à  Annaba, Guelma, Sétif… En 1972, elle a enregistré auprès de la maison d'édition Pathé Marconi six microsillons de 45 tours. Elle a également pris part aux festivals de musique andalouse  et folklorique ainsi qu'aux semaines culturelles. Née en 1915, Zhor Fergani a voué 40 ans de sa vie à  la chanson algérienne. Elle s'est éteinte le 5 août 1982 dans sa ville natale. Abdel Kader Bendamèche dans son livre consacré aux artistes algériens évoquera un détail de la vie de Zhor Fergani : «Elle était habillée par son fils Kamel, maître brodeur de djebba Fergani». C'est à  travers elle que cette longue robe traditionnelle en velours, brodée d'or fait partie du patrimoine culturel algérien.