Hawa : Rites et coutumes autour d'une parturiente

Jusqu’à aujourd’hui sont respectés  les rites et traditions autour de la parturiente  dans la société algérienne, comme également dans tout le Maghreb.  Auparavant dans les campagnes, on préparait des tisanes et autres infusions avec des herbes afin de faciliter  la délivrance. Il y a des fumigations avec des graines de navet, des arêtes de sardines, d’herbes  connues seulement par les matrones. On faisait  généralement    appel  et on se rapproche encore  des femmes  âgées, sages et ayant une longue expérience dans le soutien qu’elles apportent  aux femmes dans leur accouchement. Auparavant dans les campagnes une seule règle est à respecter, ne pas ébruiter la nouvelle que telle femme est entrain d’accoucher «Plus le nombre de personnes est au courant, plus la délivrance se prolonge … », explique   Fadhma. Celle qui donne la vie, même si c’est pour la troisième fois ou même plus entre dans une phase de presque sainteté. Période de 40 jours où toute la famille se mobilise pour lui faire dépasser le cap de cette  intervalle quasi dans les meilleurs dispositions. Autant dans les zones rurales que celles urbaines, la nouvelle maman est entourée de tous les soins du fait qu’elle vient d’accomplir l’acte le plus noble de l’existence comme celui de procréer et de mettre au monde un petit être. Toute la famille se mobilise pour prendre en charge la nouvelle maman «Pour mes deux garçons, ma belle-sœur, la sœur à mon mari s’est occupée de moi et des bébés durant 40 jours. Ce que nous ne faisons pas dans ma propre famille», signale Nassiba.«Dans les campagnes, on reste également 40 jours sans faire aucune tâche ménagère. Ce sont les femmes de la parenté qui viennent à la maison pour s’occuper du foyer de la parturiente. Le régime alimentaire est spécial. Des œufs frits avec de l’huile d’olive, des feuilletés, des soupes à base de lentilles et de poulet et autres mets spécifiques pour pouvoir allaiter le bébé dans de bonnes conditions», affirme Tassadit  La «qabla», celle qui «accueille», qui «reçoit», doit être une femme pieuse, généreuse et de forte corpulence. Masser, encourager, accélérer le travail sont des gestes s’étalant sur plusieurs étapes jusqu’à la délivrance. Un comportement et des gestes  mille fois répétés qui valent à la «Qabla» une place privilégiée dans le village ou le quartier. .Une fois le nouveau-né venu au monde, elle lui fait sa première toilette et son premier massage à l’huile d’olive et au sel pour l’emmailloter. Le rituel de joindre le bébé est toujours de mise jusqu’ à l’âge de trois mois et même plus. Le régime nutritionnel de la maman, également. Certains gestes et actions à ne pas accomplir pareillement. Comme quoi, donner la vie, un acte qui remonte à la nuit des temps, un acte sacré. Le miracle à chaque fois renouvelé, d’où le rituel ancestral encore pérenne.