Algérie

HAWA-Messaouda Fertas : Gardienne de l'art ancien : le bakhnoug et la broderie de Touggourt



HAWA-Messaouda Fertas : Gardienne de l'art ancien : le bakhnoug et la broderie de Touggourt
Touggourt, à 620 km au sud est d’Alger est la ville qui a vu naître Messaouda Fertas artisane en tissage. La tisserande qui est venue à Alger dans le cadre d’une exposition évolue dans son activité grâce à un atelier où elle emploie trois jeunes femmes à plein temps. Le magasin, situé dans le centre de Touggourt, acquis après des sacrifices consentis afin qu’elle puisse devenir indépendante financièrement a le mérite d’avoir offert des postes d’emploi permanents à quelques femmes. Il est également pourvoyeur de ressources financières à d’autres femmes au foyer qui travaillent à domicile. En effet les tisseuses de Touggourt, toutes issues du fameux village «Taiebet», agglomération connue dans le sud est algérien pour ses tisserandes. Messaouda s’est attachée à réaliser des vêtements ancestraux comme le «Bakhnoug, la gandoura et le burnous». Le Bakhnoug est une écharpe tissée et brodée au point de Touggourt. Long, le Bakhnoug tombait jusqu’aux genoux «pour couvrir entièrement le corps de la femme» explique Messaouda. Ce châle initialement de couleur noire, était rehaussé de broderies rouges, vertes et jaunes. Il remonte à des temps lointains et se portait sur une gandoura de forme évasée également tissée.Madame Fertas explique que si les points de broderie «sont réalisés avec des écheveaux de soie en couleurs, anciennement on défaisait des coupons de dentelles en couleurs.'Le fil récupéré servait à broder les tenues vestimentaires des Tougourtiyate.Outre le retour aux tenues traditionnelles, Messaouda crée de nouveaux modèles comme les capes, les ponchos et les vestes. C’est dans le milieu familial, à l’âge de 16 ans, auprès de sa grand’mère qu’elle a été initiée aux techniques du tissage .Puis ce sont les sœurs blanches, en 1972, lesquelles dirigeaient un ouvroir, qui lui ont complété son apprentissage. De fil en aiguille, Messaouda raconte son parcours jusqu’en 1990, année où elle se lance dans la création de son atelier “El Baraka” avec un capital de 2500 Da. Les tournées à vélo, comme moyen de transport, les livraisons également à bicyclette, les expositions dans divers pays étrangers, son combat de femme seule dans une société fermée et traditionnelle et enfin sa réussite. Car c’est le couronnement de sa ténacité et de son engagement que cet atelier qu’elle dirige avec Nassima, Radia et Naïma qui permet à des artisanes d’avoir un salaire. Produit apprécié, le tissage brodé de Touggourt attire les prétendantes à cet art ancestral.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)