Algérie

HAWA - Meriem Chemini, artisane de Bou Saada : L'art de parfumer bio



HAWA - Meriem Chemini, artisane  de Bou Saada : L'art de parfumer bio
Vêtue dans la plus  pure tradition des femmes de Bou Saada, «Roba Bous Saadi», de couleur blanche, celle des plus classiques, Meriem Chemini, «parfumeuse», artisane en produits de beauté du terroir est là comme dirait le poète saharien, «jolie et le teint blanc comme une colombe».Elle est en pleine séance, avec sa « payse» et stagiaire  Zohra Hadibi  en train de  confectionner  des colliers de «Skhab» appelés ainsi dans la wilaya de M’sila : une parure toujours appréciée depuis des siècles par les femmes de la ville «heureuse».Les mains agiles, elles façonne de minuscules pyramides en pâte odoriférante, les perce d’un bout à l’autre afin d’en faire des perles. La réalisation des Skhab attire l’attention de la gent féminine qui se rapproche en posant nombre de questions. «A Bou Saada il existe des boutiques où l’on vend tous les ingrédients de parfumerie et produits de beauté traditionnels, des Attriya. C’est là que je me fournis en clous de girofle, de rose séchées, de musc, du cœur du noyau de cerise  et des semsel, feuille de plante odorante.   Le tout est réduit en poudre pour en faire une pâte et des petites perles coniques», précise l’artisane.Meriem Chemini  qui est à la tête d’un petit atelier où elle reçoit des stagiaires, confectionne également «le bkhour»,  ces  encens si appréciés dans les régions du sud et dont on fait usage  souvent. «Nous employons neuf composants pour les poudres odorifantes, vendues à 70 DA le sachet les 100 gr. La vente de nos produits préparés artisanalement est nulle à Bou Saada, du fait que toutes les familles s’adonnent à cette pratique ancestrale. Ce qu’il faudrait  c’est que nos produits soient commercialisés vers d’autres wilayas et qu’il y ait échange entre les régions du pays.»A l’image des différents encens, Meriem expose des petites fioles de khôl lequel d’ailleurs ne laisse pas indifférentes les jeunes et les moins jeunes qui aiment se faire des yeux de «ghazal». Si le positivisme est la devise de Meriem, il n’empêche qu’écouler sa production de produits  de beauté bio n’est pas chose facile. «Nous investissons dans ce négoce et le retour en gains n’est guère satisfaisant. Il faudrait que l’on nous trouve des solutions, sinon à quoi bon être artisan…».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)