HAWA : Les premiers gestes d'une maman targuie

Une coutume unique dans l’univers des femmes en Algérie, celle de retourner sous le toit paternel pour mettre au monde son enfant. Pourtant cet usage ancestral existe depuis des siècles chez les Touaregs.Au moment de l’enfantement, la femme targuie revient au campement familial où on l’installera sous une tente spécialement érigée pour ces moments  de don de vie et de perpétuation d’un rituel ancré chez les hommes du désert. Après s’être installée et les premières douleurs se faisant ressentir, elle prend appui à la poutre centrale de la tente. L’enfant venu au monde, la maman lui tire le nez pour l’allonger et lui presse la tête. Cette manière de faire se retrouve un peu partout en Algérie que d’allonger le nez du nouveau né. Quant aux pressions au niveau du crâne elle est destinée à donner une belle tête ronde au bébé. Toutefois, si la maman targuie, fait couler quelques gouttes de lait de son sein dans les narines de son enfant, ailleurs dans les campagnes on pressera quelques gouttelettes de ce premier lait  maternel dans les yeux du nourrisson.  Le jour de la naissance, le gendre égorge un mouton dans le campement de la belle-famille en guise de joie et d’offrande. Le septième jour, la maman et son nouveau-né retourneront au campement paternel. L’éducation des enfants débute après la période de sevrage, l’initiation  des garçons revient au père, avec l’apprentissage de gardien du troupeau, la traite des chamelles et des chèvres et la conduite des bêtes à l’abreuvoir.La fillette, elle, restera proche de la mère et de la grand’mère, qui lui apprendront les tâches ménagères et le travail du cuir.A l’adolescence, le garçon reçoit le litham au cours d’une cérémonie symbolique et entre dans le cercle des hommes.  Quant à la jeune fille il lui est offert le voile, iferhi, et elle sera initiée à la musique, à l’écriture et la lecture de Tifinagh.