HAWA : Le travail du cuir dans l'Ahaggar

Les peaux ont depuis la nuit des temps été travaillées par les femmes dans cette partie du Grand sud algérien. Une tradition qui persiste de nos jours dans la société targuie, laquelle tire subsistance et profit des peaux des animaux chassés ou élevés. L’utilisation des peaux intervient dans la confection des habits jusqu’à la réalisation des tentes et objets pour le foyer ainsi que pour le façonnage des sacs, coffres, outres, etc. La tâche du travail du cuir nécessite une adresse et une habilité particulières des femmes. Un travail allant en premier soin à accorder dès le détachement de la peau de l’animal abattu jusqu’à la décoration en passant le tannage. A cet égard, la femme targuia utilise deux  matières, l’une végétale, l’autre minérale. L’écorce des différents acacias arbres que l’on trouve dans ces régions sahariennes est indispensable. Cueillie après la pluie, elle est séchée et broyée. La poudre recueillie est prête pour l’usage du tannage, des outres et  des sacs. Le nitrate de sodium (oukssem) est indispensable au tannage des semelles. «Azarif» ou cheb, ramassé par les femmes dans les lits des oueds est également une substance utile à la préparation des peaux. De même les cendres de bois mélangées au sel sont une préparation qui facilite la dépilation de la peau de bête. Les ornements des peaux sont tout un art pour lequel les femmes se servent de lames de couteaux. Pour les finitions, la femme de l’Ahaggar s’aide d’une lame de rasoir ou d’un couteau affûté. Quant aux ornements, ils sont repoussés avec un poinçon. La décoration du cuir est similaire aux fignolages des poteries berbères. Elle intéresse les vêtements, les sacs de voyage et  les sacs armoires. L’art de décorer le cuir est si recherché que les objets sont de vraies œuvres d’art.