HAWA : Le jeûne «patient» des six jours de Chawal et la certitude du coeur

Khalti Zohra a 84 ans. Pour avoir travaillé une bonne partie de sa vie chez les autres et subvenir à  sa famille elle marche depuis quelques années mauvaises courbées. Une  scoliose, une mauvaise posture lors des grands travaux et divers traumatismes l'ont littéralement «cassée en deux».  Elle va  récolter ses bonnes actions auprès des malades , à  l'hôpital chez les personnes hospitalisées chez les vielles gens de son âge, visite les défunts au cimetière et ne rate pas une occasion pour réaliser les bonnes œuvres. Elle, n'a pas de pension de retraite, pas de mari depuis longtemps et son argent de poche provient de cette allocation mensuelle allouée par les APC aux personnes âgées de plus de 60 ans qui n'ont aucune rentrée d'argent. Khalti Zohra accompli tout cela avec sincérité pour plaire à  Dieu et apporter un tant soit peu de réconfort a plus démuni qu'elle. Les jours de jeûne du mois Chawal restent sacrés pour cette vieille dame qui, malgré son handicap, va faire son marché et ses provisions et grimpe, cahin caha, 8 étages qui la mènent à  son chez elle. Illettrée, sans instruction  religieuse  sinon ce qu'elle a appris par le bouche à  oreille «el hassanate, la bonne parole, donner à  manger au pauvre, se protéger du péché … ». Elle ne va pas à  la mosquée mais respecte scrupuleusement les heures de prière. Elle n'ira pas à  la Mecque et n'accomplira pas le petit pèlerinage, elle le sait mais elle jeune les six jours «patients». Elle n'est pas bigote, rigoriste et accompli sa prière avec seulement comme sourate «El Fatiha» que son fils unique lui a appris non sans difficulté il y près de» 50 ans. La foi ce n'est pas les paroles savantes, ni le discours suffisant, encore moins la menace et les affres de l'enfer. La  foi de l'octogénaire s'est  bâtie dans son cœur et éclaire son cœur.