Algérie

HAWA : Le chant des bracelets en argent



HAWA : Le chant des bracelets en argent
Le bijou aurésien est resté longtemps méconnu comparativement au bijou de Kabylie et pour cause, les monts des Chaouias éloignés, fermés sur eux-mêmes ont gardé jalousement l’art de l’orfèvrerie. Actuellement le bijou fait d’argent massif  de l’est algérien est largement apprécié par les femmes qui collectionnent les parures. Les centres de concentration dans le domaine de la bijouterie et de l’orfèvrerie se retrouvent dans la  riche vallée de l’oued Abdi, plus précisément dans le village Menaâ.Les artisans bijoutiers auraient ajouté à la célébrité de cette zone des montagnes le commerce des bijoux et leur art à travailler  des œuvres véritable hymne à la beauté des femmes. La parure aurésienne se différencie de celle des autres régions d’Algérie par les   longues chaînettes fines, aériennes rehaussant les différentes pièces des parures allant des boucles d’oreilles, fibules, pectoraux  et broches. Les bijoux les plus appréciés sont les boucles d’oreilles et les bracelets. Chaque femme devait posséder dans son coffre plusieurs paires en les portant en nombre les jours de fête et autres cérémonies. Les boucles en forme circulaires, lorsqu’elles étaient lourdes, étaient retenues par des chaînettes ou des cordons aux nattes afin d’amoindrir la charge et éviter que les oreilles ne viennent à être déformées au fil des ans.Il existe trois sortes de boucles d’oreilles  les «Alaqa tchoutchana», des boucles  ayant disparu de la fabrication, qui s’enfilaient dans la partie haute  de l’oreille et qui se composaient deux grands anneaux  de 10 cm de diamètre embellis  de corail  et de chaînettes . Les «Timchereft», El M’cheref, boucles ordinaires et accessibles à toutes les femmes tant dans le sud algérien que dans le Constantinois. Ces cercles d’argent dont la moitié de la boucle est travaillée en dents de scie où sont suspendues des perles «El  khorsa bel qouba», la dernière née des boucles d’oreilles comme son nom l’indique est un anneau  orné à l’une des extrémités par un morceau conique (qouba) agrémentées de sertissures, de verre, rouges et verts. Plus la collection était importante plus le statut social était élevé. Et quelle satisfaction personnelle, si féminine, que le chant des bracelets en argent tintant les uns contre les autres au moindre mouvement …


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