HAWA : La «tghambisa» et la mariée des régions de l'Est

Une pratique, autrefois bien établie dans la tradition des mariages, la «tghambisa», mot d'origine berbère. Une manière ancestrale de cacher la jeune mariée aux yeux des invités durant toute la journée avant celle des noces. C'est au niveau des régions de Souk Ahras , Tébessa, Guelma ,  et Annaba parfois dans la vallée du M'zab que la future mariée est soumise à  cette coutume quelque peu éprouvante en été. Le code coutumier étant ce qu'il est, la jeune mariée devait respecter cet usage que d'être enveloppée de la tête aux pieds d'un haïk ou autre drap. Assise sur ne natte ou un tapis, la fiancée en cette veille des noces, couverte de la «tghambisa»Â  est entourée de femmes, amis ou parents qui au-dessus d'elle entonnent des chants et poussent des youyous. Les femmes âgées expliquent cet usage en avançant l'idée qu'elle ne doit pas àªtre vue en train de pleurer et la mine triste du fait de sa séparation d'avec la maison familiale. Pour les autres,  c'est l'habituer à  àªtre  forte de caractère afin de supporter les contraintes qui pourraient surgir auprès de sa belle-famille, l'habituer à  àªtre patiente. Sous la «tghambisa» , la mariée à  un voile fin brodé de fils d'argent, ou abrouk, un  safsari, autre voile en pure soie rose orné de motifs et broderie en fils d'or. Le matin des noces, c'est le père du marié, en l'absence du père c'est un oncle proche, qui vient chercher la mariée. La portant à  bras le corps, il  la déposera sur le dos d'un cheval. Le duo  cheminera jusqu'à la nouvelle demeure de la jeune fille. Là, elle est reçue par la belle-mère et les chants et youyous. Un œuf cru est donné à  la nouvelle bru qu'elle jettera sur la porte avant qu'elle ne franchisse le seuil de ce qui sera son nouveau foyer. L'œuf étant le symbole de bonheur, richesses et fécondité.