HAWA : La favorite du Bey Ahmed, mythe ou réalité '

Que n'a-t-on pas écrit sur le harem ! Lieu mystérieux qui véhicule  encore son cortège de fantaisies . Entre prison pour femmes, oasis de luxe, parfums, toilettes rares et bijoux à  profusion, cette enceinte qui a existé dans toutes les civilisations antiques  a nourri  l'imaginaire occidental. Ainsi, les écrits se rapportant au harem du Bey de Constantine rapportent l'histoire  de Aïcha, la favorite du Bey. Belle, grande, les cheveux de jais et les yeux de biche, Aïcha avait les manières distinguées d'une femme de grande noblesse. Un  trait de caractère lié à  son physique a fait qu'elle était devenue la favorite du maître de Constantine, dont le harem ne comptait pas moins de 385 femmes. Aïcha avait été enlevée  comme esclave du côté de la péninsule adriatique et vendue en Egypte puis achetée par  Ahmed Bey. Nombre de légendes courent sur cette femme qui a un jour fait tourner la tête au personnage le plus prestigieux du Constantinois. Elevée sur un piédestal, bien au-dessus  de la condition  du reste de ses compagnes selon les écrits romanesques des premiers écrivains  étrangers arrivés sur cette terre d'Algérie en même temps que les premiers colons, Aïcha, était obéïe au doigt et à  l'œil par les autres esclaves. Entrée comme simple esclave elle a gravi  les échelons  jusqu'à àªtre respectée par  «Caïd el n'sa»,   dont la tâche était de régenter les esclaves et les concubines. La matrone  n'avait pas droit de parole avec Aïcha. L'histoire, toujours rapportée par certains chroniqueurs, signale qu'une fois le Bey parti en exil, Aïcha avec le reste des esclaves fut livrée à  elle- même.  Suite à  un épisode de sa vie , imaginé ou réel, la mort de son jeune frère exécuté par le Bey Ahmed, Aïcha voua une terrible haine à  son maître . Alors, une fois le pouvoir beylical démantelé, Aïcha «s'est faite chrétienne et a épousé un Français. Son baptême et son mariage ont été célébrés à  Alger, au couvent du Sacré-Cœur de la baronne de Vialar, où elle avait été recueillie à  son arrivée de Constantine. Elle a eu pour parrain l'évêque d'Alger, alors Mgr Dupuch, et pour marraine une dame de Bordeaux». Pour la petite histoire, Antoine Adolphe Dupuch a été le premier évêque d'Alger durant 8 ans et a dû fuir la ville pour échapper à  ses créanciers…