Keltoum Touati, femme de Batna a plusieurs cordes à son arc artisanal. C'est de la potière que nous voulons parler, et de son activité ancestrale qui n'a pas perdu de son aura. Bien au contraire il y a un engouement chez les gens des villes pour les ustensiles en terre cuite. D'autant qu'à l'approche du mois de Ramadhan, les amateurs de faitout en terre cuite pour la très fameuse chorba l'apprécient fortement.Dans les Aurès, comme dans les régions montagneuses la poterie concernne les femmes. Keltoum se fait un honneur de continuer à fabriquer de la vaisselle. C'est dans son magasin de la rue Mesdjed El Atik au numéro 84 qu'elle expose ses créations depuis 7 ans. Auparavant elle activait sous le toit paternel avec les femmes de son entourage.C'est sur la route de Tazoult au lieu dit «Barka forage», à 20 km de Batna, qu elle et ses compagnes vont chercher la terre glaise qu'elles prépareront avant de lui donner une forme. «La terre glaise pure doit àªtre noire, celle du Oued Djebel à Khenchela est considérée comme la meilleure …»Trempée durant 3 jours, elle est mise à sécher et doit reposer toute une nuit en même temps que les fragments de vieilles poteries achetées auprès des ménagères à 500 DA le sac. Au matin du deuxième jour, le moulage commence  sur une «guessâa»Â renversée recouverte de sable et d'un morceau de tissu mouillé. La potière donne forme à son objet. Cela peut àªtre un «tadjine», une marmite ou un couscoussier…Tout ce qui est utile dans une maison.Une fois les différents ustensiles réalisés, ils sont mis à l'ombre puis, après un temps de repos, au soleil.  Avec un galet ramené de l'oued on ponce à plusieurs reprises les outils d'usage ordinaire dans les foyers. Avec un pinceau en poils de chèvres on orne de motifs berbères les accessoires et on laisse sécher une deuxième fois l'objet fini. Les dessins sont les mêmes que l'on retrouve à travers toute la Kabylie. «Lawcham», cette pierre rouge ou ocre délayée dans un peu d'eau permet l'obtention de la teinte utilisée pour la décoration», explique Keltoum.La dernière opération consiste à «faire cuire» les ustensiles fabriqués «On creuse un trou dans la terre qu'on garnit de grosses pierres comme support, de bouses de vaches, de roseaux et de bois. On place les objets qu'on recouvre de terre, deux à trois heures suffisent pour la cuisson. Une fois le feu éteint et la terre refroidie on retire le matériel.»Â Keltoum précise que les Batnéens sont toujours férus de vaisselle en terre.
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Posté Le : 09/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : L. N.
Source : www.horizons.com