HAWA-Fouzia Semmana, brodeuse : Un produit raffiné à l'extrême

Photo : Slimen S.A. Médéa, Lemdiyya, Mahdia, sont les noms que collectionne cette petite ville située à  80 km d'Alger, qui protège ses origines de cité bourgeoise avec toute une culture citadine engrangée depuis des siècles. Médéa reste l'égale de Cherchell, Blida et Koléa où la population s'enorgueillit de son passé conservateur qui a pu préserver son art de vivre, son artisanat et ses traditions. Et qui dit Lemdiyya, dit travaux d'art et d'aiguille que toute bonne native de cette ville et ses environs doit apprendre dès le jeune âge. Mme Fouzia Semmana  n'a pas failli à  la règle. Elle a commencé à  s'initier auprès de sa mère à  tous les genres de broderie et travaux en fil d'or et d'argent dès l'âge de 12 ans. C'est dans le cadre du Festival de la création féminine que nous avons eu à  la rencontrer, exposant au Bastion 23 ses créations. De l'ensemble de la nuit du henné, peignoir rehaussé de broderies et autres accessoires indispensables à  cette veillée des noces, en passant par la parure de drap travaillée à  la broderie, «ghourzate lahssab», du «caraco» au medjboud, veste en dentelle,  jusqu'au linge de maison, tout est réalisé avec rigueur, doigté et raffinement. Les visiteuses envahissent la pièce du palais dévolue à  l'artisane qui est sollicitée de toute part. Autant par les éventuelles clientes qui l'assaillent  sur ses coordonnées, que par les medias, télévision, radio et presse écrite ayant décelé une aptitude innée chez ce «maître artisan» au féminin.  Entre sa vie d'épouse, de mère de famille et sa passion pour l'art de l'aiguille, Fouzia respecte un emploi du temps minuté lui permettant d'être disponible et pour son foyer et pour son métier. Formatrice, elle se fait un point d'honneur à  assurer une relève :  «Toute jeune fille de Médéa doit àªtre initiée à  cet artisanat d'art. Et dès le jeune âge, une fois ayant acquis la méthode, elle entame son trousseau de future mariée», souligne-t-elle.Dentelle, finesse, souplesse des matières travaillées, rien n'est laissé au hasard. Médéa a en Fouzia Semmana l'une de ses meilleures ambassadrices en matière d'art et travaux d'aiguille. A noter qu'elle vient de mettre sur le marché un magazine destiné à  la broderie et autres techniques traditionnelles spécifiquement féminines intitulé «Ghourzate lahssab, création Loubna»