HAWA-Faïza guène (écrivaine d'origine algérienne) : Revendique la vie «des filles des cités»

Révélée par son roman «Kiffe kiffe demain», qui a fait le tour du monde francophone, Faïza Guène est à  peine âgée de 19 ans lorsqu'elle prend la plume. L'étudiante en lettres met en scène dans son premier roman la vie et le quotidien des jeunes dans «la cité», et les banlieues, milieu dont elle est elle-même issue. Cette jeune femme, aux parler et à  l'écriture coup de poing, a réalisé et écrit le scénario d'un moyen métrage, «Rien que des mots». Toujours taraudée par l'écriture, elle publie le deuxième roman «Du rêve pour les oufs», dans la même veine inspiratrice de son premier ouvrage. La société maghrébine émigrée dans une Europe toujours à  l'affût du faciès, les jeunes filles des cités mises à  l'index par «les mâles», sont source d'inspiration pour Faïza Guène qui, dit-on, «n'a pas la langue dans sa poche». Cependant, elle rectifie le tir quand on dit que les mecs de «là-bas» sont tous misogynes. «Ils n'ont pas totalement une image négative... Je voulais souligner l'opposition entre les filles et les garçons. Les filles sont beaucoup plus combatives. Elles gèrent mieux les épreuves. Dans ce livre, je porte un regard tendre sur les hommes. Je ne suis pas une féministe dans l'âme. On a souvent l'impression que les mecs sont tous des tortionnaires dans les quartiers. C'est faux.  Dans les quartiers (banlieues), on imagine que les mecs tiennent les murs et qu'ils dépriment toute la journée. Mais ce n'est pas le cas. L'humour est présent dans les quartiers. Comme au Maghreb, l'autodérision est de mise».