Algérie

HAWA : Divorcée ou veuve, «El Hadjala», cette femme encore mise au banc de la société



Le statut social de veuve ou divorcée dans la société algérienne, dans son ensemble,  est toujours considéré comme  «Â un amoindrissement », une sorte de difformité existentielle. Plus avant dans le temps, la femme divorcée était mal accueillie dans sa propre famille et subissait les pires traitements  pour ne pas avoir su «Â retenir son mari ». Quant à  la veuve, cette femme sans «Â homme », elle était dans la plupart des cas reléguée au quartier  des «Â sous-hommes ».«Â Hadjala », un  terme péjoratif dans le langage algérien, alors qu'il  n'explique rien de plus que le chemin malheureux imposé par le destin.Tassadit, cette petite femme de 57 ans, employée administrative a perdu son époux alors que ses filles étaient encore jeunes. «Â Les premiers jours de mon deuil mon beau-frère est venu pour me déloger de chez moi parce que je n'avais pas d'héritier mâle ! »Nayla, ingénieur, portant de belle façon la cinquantaine, maman de deux grands enfants, universitaire et lycéen  a connu le même sort avec sa belle famille. «Â  Les cousins de mon mari et ma belle-mère m'ont fait subir le pire des traitements le jour même de l'inhumation. Ignorant sciemment ma douleur ils m'ont harcelée sur l'héritage et le partage du patrimoine laissé par mon époux. L'après-midi du troisième jour on m'a expliqué que j'étais, avec  mes deux garçons,  indésirable dans la maison secondaire construite par mon compagnon. Maintenant avec du recul les cousins sont revenus sur leurs idées  à  mon égard. Ma belle-mère, je ne veux plus avoir  de contact avec elle. Elle a rendu mes enfants doublement orphelins, elle était le seul lien direct avec leur père». Cette femme médecin spécialiste, divorcée du père de son fils de 7 ans a également subi le diktat familial durant des années. «Â Je suis revenue sous le toit paternel avec mon gosse alors âgée de 5 ans. Je suis devenue la brebis galeuse de ma fratrie. Autant mes sœurs que mes frères m'ont fait subir les pires humiliations. Je n'avais plus le droit d'emmener mon fils dans une pizzeria, ou au manège sans avoir reçu l'aval de ma mère ! On me confisquait ma voiture le week-end. Dépassées les 19 heures je restais sur le palier de l'immeuble qu'on veuille bien me laisser entrer. Il a fallu que j'aie un logement pour mener une vie normale avec mon fils et que ce dernier puisse s'épanouir».


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