Algérie

HAWA : Des enfants bien machos



HAWA : Des enfants bien machos
Photo : Fouad S. Nacéra et Nadia sont deux mères de grands garçons. L’une habite  Blida l’autre Boumerdès. Leur point commun, même si elles prennent cela avec humour, est qu’elles subissent le diktat de leurs progénitures concernant leur vie personnelle. «Mon fils, Khaled,  a commencé dès 13 ans à m’interdire d’abord d’aller chez le coiffeur. Je dis bien interdire  du haut de son mètre cinquante. Pour lui, une maman ayant dépassé le cap de la quarantaine doit laisser ses cheveux pousser. Alors que mon époux n’avait rien à redire», raconte Nadia. Issu de la ville et parti habiter un petit village, l’adolescent développait un complexe par rapport à ses petits copains dont les mamans  avaient d’autres habitudes que celles citadines. Nadia s’étant intégrée dans sa nouvelle société fit qu’elle ne se coupa plus sa chevelure. «Mais mon benjamin en grandissant dans cet environnement de petits machos imposa d’autres «restrictions» comme ne pas accueillir ses petits copains les yeux passés au khôl , ne pas élever la voix,  délimitant ainsi ma vie personnelle». Nadia accepta «par la force des choses», d’autant que c’est son «chouchou» Nacéra femme dans le vent dans le vrai sens du terme,  subit également le diktat  d’un de ses cinq garçons, Djilali.   «Sans pour autant que je me laisse faire. D’ailleurs mon mari n’adhère pas à cette façon de penser et il est tout le temps en désaccord avec notre garçon. Comme j’ai fais deux fois le pèlerinage du Hadj, pour lui se faire jolie, bien s’habiller, écouter de la musique n’est pas pour une femme de 50 ans».Entre Nacéra et Djilali le fossé se creuse tous les jours de plus en plus. «Il est arrivé jusqu’à nous interdire de célébrer les  anniversaires. Je comprends  pour  le réveillon, mais  ne pas célébrer  le Mouloud, une  fête de notre enfance, là je ne comprends plus rien». Khaled, le fils de Nadia vit  actuellement en Amérique du Nord  est aujourd’hui papa de deux fillettes. Il se souvient de sa période d’ado machiste en riant : «je lui en ai fait subir à ma pauvre mère. Une fois ayant dépassé cette phase d’adolescence  c’est moi qui lui achetai de belles toilettes. La première requête  que j’ai faite à ma femme lorsque nous étions fiancés c’est de ne pas couper ses cheveux. C’est la parure d’une femme».Nacéra prend avec intelligence la conduite de Djilali, sans pour autant comme Nadia se plier  à ces «sommations»: «j’attends qu’il soit marié pour voir comment sera son attitude envers sa future femme».


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