Située à 11 kilomètres de la ville de Bou Saâda, sur la route de Djelfa, la zaouïa d'El Hamel est l'une des destinations religieuses et touristiques les plus connues de Bou Saâda.Fondée en 1865 par le cheikh Mohamed Ben Belgacem, cette zaouïa est l'un des fleurons de la Tarika Errahmania, une confrérie religieuse fondée en 1774, au village Aït Smaïl, près de Boghni, en Kabylie, par Ben Abderrahmane El Guechtouli, celui que l'on désigne encore aujourd'hui sous le nom de Sidi M'hamed Bouquebrine.
Devant l'imposante et vieille porte d'entrée de la zaouïa, c'est le «Mqeddem» de la zaouïa, Ali Ali, qui nous reçoit et nous fait l'honneur d'une visite guidée. Il parle tellement vite quand il s'agit de faire l'historique de ces vénérables lieux qu'il est difficile de le suivre. Et ce, à force de répéter ces discours des milliers de fois par an. Qu'à cela ne tienne, la visite est très instructive : le tombeau du fondateur, l'immense salle de prière de la mosquée, «Haouch El Karma» et la pierre sur laquelle s'asseyait le cheikh Ben Belgacem, le musée renfermant quelques photos historiques des cheikhs et quelques dépendances. La partie la plus ancienne de la zaouïa a gardé son aspect architectural. Par contre, son extension est en béton et en complet décalage architectural avec la partie historique. Le béton a encore sévi.
Des milliers de personnes viennent en visite chaque année lors de fêtes religieuses, notamment le Mawlid Ennabaoui qui célèbre la naissance du Prophète de l'Islam. Surtout de Kabylie. Les liens entre El Hamel et la Kabylie où cette Tariqa est née et où elle compte encore beaucoup d'adeptes sont historiques et toujours aussi étroits. Cela est d'autant plus valable que la zaouïa de Seddouk, fief du Cheikh Aheddad, chef spirituel de cette confrérie dans les années 1860, a été rasée par les Français après la défaite de 1871 pour le punir d'avoir été l'un des leaders de l'insurrection menée par Mhamed El Mokrani. El Hamel a donc pris le relais.
Pendant longtemps, la zaouïa a perpétué cette tradition typiquement maghrébine d'un centre religieux qui est à la fois le fameux «rbat» des Almoravides, qui est tout à la fois monastère, couvent, école, université, hôtel et centre de résistance contre les invasions étrangères. Aujourd'hui, la zaouïa abrite près de 70 étudiants, dont certains viennent d'Afrique subsaharienne et elle continue de recevoir des milliers de visiteurs et de pèlerins.
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Posté Le : 04/03/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamel Alilat
Source : www.elwatan.com