Algérie

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L?immeuble vibrait au rythme de «G?naoua». Les «khassak», «keytek», «khemsa fi aïnik» fusaient, aigus comme le son d?une scie circulaire mordant le bois dur. Déjà, quand elle rouspète dans la cage d?escalier, c?est le marché, alors quand elles sont deux, c?est la foire.

«Je me demande comment il peut te supporter ton mari! Remarque, s?il t?a épousée c?est que c?est le genre de type né idiot et en te côtoyant il a fini par rechuter».

«Oui, mais moi j?ai pu me marier, rétorque l?autre. Je ne suis pas restée «bayra»... Le jour où tu trouveras rajel m?seguem comme le mien...» Et elle claque la porte au nez de cette voisine qui était venue lui demander quelques cachets d?aspirine. «Ah-bon! Tu penses que ton mari m?seguem, parce que ni il fume, ni il boit? Tu appelles ça un homme toi?... Et puis, si j?ai mal à la tête, c?est de votre faute: je n?ai pas dormi de toute la nuit.

Votre bambin n?a pas arrêté de pleurer, et pour le calmer, ce que tu as pour mari n?a pas trouvé mieux que de lui chanter des berceuses. Avec la voix qu?il a et les chansons de Zehouania qu?il a choisies, j?aurais préféré les sanglots du gosse! Aïe rassi...!».

Tout cela, bien sûr, n?était que prétexte: la vieille fille enviait sa voisine, ce qui explique le cyanure qui sort de sa bouche.

Quelqu?un disait un jour qu?il y a plusieurs sortes d?hommes: il y en a pour tous les goûts. Tandis qu?il n?y a que deux sortes de femmes: celles qui sont aimables et celles qui ne le sont pas. Or, celles qui ne le sont pas détestent celles qui sont aimées.






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