Algérie

Hausse des salaires


Hausse des salaires
L'abrogation de l'article 87 bis devrait avoir des conséquences macroéconomiques en chaîne aussi bien sur le budget de fonctionnement de l'Etat que sur les entreprises du secteur économique. Ses effets devraient aussi concerner nos équilibres financiers extérieurs devenus très fragiles depuis la fin de l'année dernière.Quel sera le coût macroéconomique de l'abrogation de l'article 87 bis annoncée pour le début 2015 ' Une évaluation précise semble aujourd'hui bien difficile à réaliser même si certains de nos économistes les plus réputés n'ont pas hésité au cours des derniers mois à prendre le risque de tenter de le mesurer.Le budget de fonctionnement en première ligneQuelle que soit l'hypothèse d'impact financier retenue, le budget de fonctionnement de l'Etat sera en première ligne et on peut déjà s'interroger sur le fiabilité des prévisions de l'avant-projet de loi de finances pour 2015 qui prévoit, de façon très conservatrice, une croissance des dépenses de fonctionnement limitée à 5% alors que le même document annonce officiellement l'abrogation de l'article 87 bis. Dans ce domaine c'est Abderrahmane Mebtoul qui rappelle très opportunément que la masse salariale de la Fonction publique a déjà atteint 34 milliards de dollars en 2013. Elle devrait dépasser très largement le cap des 40 milliards de dollars l'année prochaine compte tenu non seulement des augmentations de salaires prévues mais également des dizaines de milliers (plus de 100 000 en 2 ans) de fonctionnaires dont le recrutement est prévu en 2014 et 2015.La balance des paiements dans le rouge dès 2015 'Mais les conséquences ne s'arrêteront pas là. Les plus pénalisantes devraient en effet concerner nos équilibres financiers extérieurs devenus très fragiles depuis la fin 2013. Dans ce domaine, C'est notamment Abdelhak Lamiri qui annonce une aggravation de la facture des importations, "puisque 79 à 80% des biens consommés par les Algériens sont des biens importés". Suivant les différentes hypothèses d'impact financier retenues, l'excédent de notre balance commerciale, déjà fortement mise à mal au cours des dernières années et inférieur à une dizaine de milliards de dollars en 2013, pourrait de nouveau être réduit de moitié, voire disparaître presque complètement dès 2015. La balance des paiements, tout juste équilibrée en 2013 et déjà légèrement déficitaire au cours du premier trimestre 2014, ainsi que le signalait le rapport de conjoncture de la Banque d'Algérie publié au début du mois d'août dernier, devrait alors plonger dès 2015 dans un déficit considérable compris dans une fourchette de 4 à 8 milliards de dollars. Une estimation qui ne préjuge pas de l'impact supplémentaire sur notre balance des paiements qui pourrait provenir de la poursuite de la baisse tendancielle de nos exportations d'hydrocarbures en volume ou d'une érosion, déjà entamée en 2013 et 2014, du prix du baril. Les autorités financières algériennes n'auront alors plus d'autre choix que de puiser largement dans les réserves de change accumulées depuis le début des années 2000, tout juste stabilisées en 2013 et 2014, et qui courent le risque, annoncé par de nombreux experts nationaux, d'un épuisement en une dizaine d'années rendu de plus en plus probable par la poursuite de la logique dépensière mise en ?uvre par les pouvoirs publics.H. H.NomAdresse email


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