Le spécialiste des boutiques hors taxes Dufry a dégagé des résultats en forte hausse l'année dernière, aussi bien au niveau de la rentabilité que des recettes. Le groupe bâlois espère poursuivre sur sa lancée en 2018, où il entend profiter d'un environnement de marché favorable. Il évalue aussi le versement d'un dividende."Nous avons réalisé de bons progrès dans trois domaines clés: l'accélération de la croissance organique, l'amélioration du flux de liquidités et la réduction de l'endettement", a indiqué jeudi le directeur général (CEO) Julian Diaz, cité dans un communiqué. Le chiffre d'affaires du détaillant aéroportuaire a progressé de 7% à 8,4 mrd CHF et la croissance organique a atteint 7,4%. Le groupe a profité d'une extension de ses surfaces de ventes de 30'000 m2, essentiellement en Amérique latine et du Nord. Quelque 15'000 m2 de boutiques viendront s'ajouter cette année et la suivante, tandis que 32'000 m2 doivent être rénovés. Par régions, l'Europe du Sud et l'Afrique ont affiché une croissance organique - soit hors effet des acquisitions - de 6,8%, tandis que le Royaume-Uni, l'Europe centrale et de l'Est, plus importante région du groupe en matière de chiffre d'affaires, ont enregistré une progression de 6,3%. L'Asie, le Moyen-Orient et l'Australie ont réalisé une hausse de 5,4%, l'Amérique latine 10,8% et l'Amérique du Nord 6,5%. Au niveau de la rentabilité, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a pris 7,7% à 1,0 mrd, a précisé Dufry dans son rapport annuel. La marge afférente a tout juste gagné 0,1 point de pourcentage à 12,0%. Le bénéfice net attribuable aux actionnaires s'est quant à lui établi à 56,8 mio CHF, après un modeste profit net de 2,5 mio un an plus tôt. Les synergies issues de l'acquisition de World Duty Free en 2015 ont été pour la première fois entièrement reflétées dans les comptes du groupe, avec des économies de 125 mio CHF supérieures aux 105 mio attendus.
Conditions de marché positives
Alors que les ventes et l'excédent brut d'exploitation sont quasiment conformes aux attentes des analystes interrogés par AWP, le bénéfice net manque quelque peu les 89,6 mio anticipés par le marché. En octobre, le directeur général (CEO) Julian Diaz avait indiqué attendre une croissance des ventes et des bénéfices en 2017, avec un Ebitda de 1 mrd CHF et une marge de 12%. Il avait relevé la prévision de croissance organique à 7% contre 5-6% auparavant. Le patron avait répété attendre une croissance organique de 5-6% ces prochaines années, avec une marge Ebitda atteignant 13% grâce aux mesures d'efficience. Côté dividende, le conseil d'administration veut désormais proposer une rémunération régulière aux actionnaires et fera une proposition au titre de 2017 à l'assemblée générale du 3 mai, a indiqué le groupe dans le rapport annuel, sans toutefois préciser de montant. Dufry est également resté vague en matière de perspectives, indiquant seulement que "les conditions positives de marché observées en 2017 se sont poursuivies sur les premiers mois de 2018 dans toutes les divisions avec une croissance organique similaire comparé aux trimestres précédents". Le groupe n'a pas publié de projections financières chiffrées.
L'action bat de l'aile
L'action Dufry poursuivait son repli vendredi, au lendemain de résultats annuels en forte hausse. L'évolution de la rentabilité fait débat et l'annonce d'un dividende dont le montant n'a pas été spécifié a jeté le trouble parmi les investisseurs. La veille le titre a dégringolé de plus de 6% après avoir flirté avec un trou d'air avoisinant les -10%. Vers 10h35, la nominative Dufry se délestait de 1,4% à 128,05 CHF, lanterne rouge d'un SLI en hausse de 0,07%. La veille, les ambiguïtés concernant le dividende avaient été mal accueillies par le marché. L'annonce dans l'après-midi par le directeur général (CEO) Julian Diaz d'un éventuel dividende exceptionnel ou d'un programme de rachat d'actions n'y ont rien fait. A cela s'ajoute un endettement supérieur aux objectifs, que le détaillant aéroportuaire bâlois espère cependant diminuer grâce au produit de l'introduction en Bourse de sa filiale américaine Hudson. Les analystes ont revu leurs modèles de calcul et les premiers rabotages d'objectifs de cours sont tombés. Joern Iffert, pour UBS, a réduit le sien à 140 CHF, contre 155 CHF précédemment, et confirmé la recommandation "neutral". Des doutes subsistent quant à l'évolution de la marge, notamment l'horizon temporel dans lequel Dufry espère atteindre les "environ 13%" visés, souligne l'expert, qui cite notamment le risque de voir la masse salariale augmenter. L'analyse Charlie Muir-Sands, de Deutsche Bank, est plus clémente. Si l'évolution du bénéfice et de la trésorerie ont laissé à désirer, le chiffre d'affaires réalisée par Dufry a dépassé les attentes et les signes d'une dynamique de poursuite de la croissance sont là. La possibilité d'un rachat d'actions, en plus de l'annonce du versement d'un dividende, est une bonne surprise, selon l'expert, qui ramène néanmoins son objectif de cours à 160 CHF, contre 165 CHF précédemment, tout en confirmant sa recommandation d'achat du titre.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 19/03/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com