Hier, dans les principaux marchés populaires de la capitale de l'Est, les
clients ont été surpris par une augmentation sensible des prix des fruits et
légumes.
Exprimant leur vif mécontentement, ils se sont demandés où sont passés
les contrôleurs des prix annoncés à grand renfort de publicité par les services
compétents et les mesures édictées par le gouvernement pour faire stabiliser
les prix.
«C'est pareil chaque année», a déploré un homme d'une soixantaine
d'années rencontré au marché de souk El-Asser. «En
une seule journée, le kilo de la gnaouia (gambos) a «sauté» de 200 à 270 dinars», a crié près de lui
une ménagère visiblement outrée. C'est étonnant en effet pour ce marché populaire
réputé pour être à la portée des petites bourses, où hier la sardine s'est
vendue à 260 dinars, alors qu'il y a seulement quelques jours, elle était
proposée à 160 dinars.
Au registre des fruits et légumes, la tomate est passée de 35 à 40 dinars,
la salade de 40 à 60 dinars et la pomme de terre de 30 à 40 dinars. De plus, l'unique
boucher du marché propose dans sa vitrine le poulet à 320 dinars, alors que la
veille seulement il s'est vendu à 300. «Il nous a été cédé à l'abattoir pour 300
dinars», a-t-il affirmé pour justifier cette hausse subite. Au marché Boumezou du centre-ville, les vendeurs ont affirmé avoir
effectivement vendu le matin le poulet à 320 dinars, tout en le proposant, aux
environs de 13 heures, à seulement 300 dinars, ceci dans le but évident
d'écouler rapidement les quantités dont ils disposent par crainte de la chaleur.
Au rayon des viandes rouges, le prix du bÅ“uf est monté à 800 dinars, alors
qu'il était à 750, et celui du mouton est monté d'un cran pour atteindre 860, au
lieu de 850 habituellement. Dans ce marché aussi, la hausse sur chaque produit
varie de 5 à 20 dinars. Ainsi la tomate, qui se proposait la veille à 40 et 45
dinars, est vendue à 50 dinars le kilo, le haricot vert a grimpé de 120 à 140
dinars le kilo et le chou-fleur de 90 à 100 dinars.
La pêche, un fruit rapidement périssable par temps de chaleur, est
proposée à 90 dinars alors que sa voisine, la nectarine, est à 100 dinars.
En abordant le troisième marché, celui des Frères Bettou,
relativement plus cher que les deux précédents, on remarque que la flambée est
plus nette avec le prix du kilo d'escalope qui atteint 850 dinars le kilo (680
et 750 la semaine passée), celui de la datte qui est à 500 dinars, la tomate à 50
dinars, le poivron à 90 dinars et la courgette à 80 dinars. «Et ces prix ne
vont pas en rester là !», a estimé un client. Pour les fruits de saison, c'est
pratiquement les mêmes tarifs constatés dans le marché Boumezzou,
sauf que pour cette dernière place marchande, connue pour proposer des fruits
d'importation et hors saison, il est courant de voir des pruneaux frais
d'importation à 300 dinars le kilo, la pêche à 160 et des grosses cerises à 1.000
dinars.
A propos des produits dont les prix sont soutenus par l'Etat, les
épiciers nous ont rassuré qu'il n'y aura pas d'augmentation sur l'huile de
table et le sucre. Ce dernier est vendu à 80 et 85 dinars le kilo, tarif, ont
dit les marchands, fixé par le gouvernement. Le bidon d'huile de 5 litres est cédé à 700
dinars. Mais d'aucuns affirment déjà que certains commerçants des hauteurs de
la ville, peu scrupuleux, ont augmenté l'huile de 20 dinars et le sucre de 5
dinars.
Reste à dire que tous les commerçants qui ont été abordés ont été
unanimes à dire que cette augmentation est «normale» à la veille du ramadhan. «Cette
flambée à petits feux, explique un marchand du marché Bettou,
annonce celle, plus conséquente, qui aura lieu durant la première semaine du
mois de carême, où tous les prix vont prendre de la hauteur, avant de revenir
par la suite à un niveau raisonnable, comme d'habitude».
Se trouvant devant l'étal, un client lui rétorqua avec fatalisme : «En
tout cas et avec cela, le ramadhan va être pénible cette année, compte tenu de
la chaleur des journées de canicule et du feu des prix des denrées. Mais nous
n'avons pas le choix : il faut faire le ramadhan et manger à la rupture du
jeûne».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 27/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com