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Hausse des crédits à l'économie, un signe de bonne santé économique '


Hausse des crédits à l'économie, un signe de bonne santé économique '
La dernière note de conjoncture publiée, il y a quelques jours, par la Banque d'Algérie (BA) a confirmé certaines tendances économiques lourdes dont une évolution positive des crédits à l'économie et la décélération du rythme inflationniste. Le cadre macroéconomique est resté aussi stable en dépit de la persistance de l'instabilité du marché pétrolier et de la baisse des quantités d'hydrocarbures en volume et en valeur. Ainsi, l'économie algérienne, ce qui n'est pas un fait nouveau, reste encore dépendante, à un certain degré, des aléas du marché énergétique. Mais aux yeux des observateurs, elle est caractérisée également par un dynamisme particulier boosté par les commandes et les programmes d'investissement publics. Les chiffres fournis par la BA sur les crédits accordés à l'économie l'attestent. Ils ont atteint 5 314,04 milliards de dinars à fin mars 2014 dont 74,25% au titre des crédits à moyen et long terme (72,4% à fin 2013), «confirmant le dynamisme en la matière observé aux second et troisième trimestres de l'année passée». Pour la même période, les crédits aux entreprises privées ont atteint 2 427,87 milliards de dinars et progressent de 19,50% par rapport à leur niveau de fin mars 2013 (2 031,67 milliards de dinars). La banque centrale juge que «la dynamique des crédits à moyen et long termes aux entreprises privées traduit l'effet de l'amélioration de la structure et des conditions de financement (rallongement de la maturité et diminution du coût)». Elle s'explique par la progression de leur accès aux crédits bancaires. Les mesures de facilitation prises début 2013 ont également rendu plus effectif le dispositif de soutien de l'Etat dans le cadre du développement de crédits sains aux PME, pour stimuler la croissance économique. Mais globalement, la BA assure que le dynamisme des crédits bancaires à l'économie, soutenu par les mesures de facilitation et de soutien prises par les pouvoirs publics en début d'année 2013, est plus significatif en termes réels en 2013 et au premier trimestre 2014 comparativement à l'année 2012. À première vue, ces chiffres confirment la bonne santé de l'économie d'une manière générale. Mais, en l'absence de statistiques sur les crédits accordés aux PME, aux différents secteurs d'activités et également à l'investissement productif, il est difficile d'évaluer, affirme-t-on, leur impact sur la croissance économique ainsi que la création d'emploi. Il est vrai que la hausse des crédits est un signe positif. Les crédits accordés au privé se sont également stabilisés dans le vert. Mais, il ne faut pas occulter, aujourd'hui, certains paramètres qui reflètent une croissance économique virtuelle. Car, dans le même document de la Banque d'Algérie, l'on fait remarquer que les importations de biens, quoique en recul, ont attient 14,09 milliards de dollars. La BA a relevé particulièrement la progression des importations des produits semi-finis et des biens d'équipementsindustriels. Ils occupent respectivement le premier et le deuxième rang avec 28,13% du total des importations avec une hausse de 6,7% et 19,5% avec une hausse de 4,6%. En revanche, les exportations, essentiellement des hydrocarbures, se sont établies à 15,57 milliards de dollars alors que les exportations hors hydrocarbures, en légère amélioration par rapport au rythme trimestriel de l'année 2013, «restent structurellement faibles pour contribuer à asseoir une compétitivité externe», fait remarquer la BA. Ainsi, il apparaît clairement que «les crédits à l'économie» en nette évolution financent, outre le programme d'investissement public, des activités commerciales et tertiaires au détriment de l'investissement productif. De nombreux économistes ont relevé cette situation paradoxale et la justifie par le fonctionnement des banques. Il convient de rappeler, à ce titre, l'analyse d'un économiste sur cette question du blocage de la transformation de l'épargne en investissement en Algérie. Il a affirmé que «ce blocage est l'expression macroéconomique d'une crise profonde du mode de régulation de l'économie dans son ensemble». «La hausse du prix du pétrole a entraîné une augmentation de l'épargne nationale, celle-ci est constituée de l'épargne budgétaire, directement liée à la fiscalité pétrolière, et de celle de la compagnie nationale des hydrocarbures. Depuis 2000, le taux d'épargne nationale en proportion du PIB n'a cessé de croître. Il est en effet supérieur à 40%. Comparé au taux de l'investissement, qui oscille autour de 30% sur la même période, on mesure aisément les capacités de financement inemployées du pays», détaille l'universitaire. Il fera remarquer également que «cette aisance financière n'a cependant pas eu pour effet un allègement de la contrainte de financement au plan microéconomique. À travers ce constat, il apparaît qu'une réforme du marché financier est nécessaire pour réorienter les crédits vers l'investissement, son milieu naturel. Le financement des acticités commerciales, indirectement les importations, reste aussi une problématique quipersiste toujours.»S. B.


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