Algérie

Hausse considérable des prix des moutons: Incertitude des familles à quelques jours de l'Aïd El-Adha



La flambée des prix des moutons pour l'Aïd El-Adha 2023 a créé une incertitude parmi de nombreuses familles qui souhaitent faire le sacrifice à l'occasion de l'Aïd El-Adha. Les prix ont connu une augmentation sans précédent sur le marché de vente, ce qui a suscité des inquiétudes chez les citoyens qui espéraient une éventuelle baisse des prix, qui semble peu probable à l'approche de l'événement. Certains citoyens ont exprimé leur mécontentement face à la hausse des prix, ne sachant plus comment faire face à la cherté des bêtes cette année. Les moutons qui se négociaient à 50.000 dinars l'année passée sont actuellement vendus entre 65.000 et 70.000 dinars, ce qui est jugé excessivement cher par les acheteurs potentiels. A 10 jours de l'Aïd et lors d'une visite effectuée dans quelques points de vente, il est apparu clairement que les acheteurs manifestent peu d'enthousiasme. Mohamed, fonctionnaire dans une société privée et père de quatre enfants, rencontré dans un point de vente illicite installé à Haï Yaghmoracen, a déclaré : «Cette année, les prix ont augmenté entre 15.000 à 20.000 dinars comparativement à l'année précédente». Il a également mentionné «avoir visité plusieurs points de vente à Misserghine, Es-Sénia, Sidi El Bachir, Sidi Mâarouf, Hassi Bounif où les prix oscillent entre 55.000 DA et 140.000 DA». Nabil, rencontré devant un troupeau de moutons, a exprimé son mécontentement : «Je touche 45.000 dinars par mois, alors que la plus petite bête coûte 55.000 dinars. Cette année, je ne vais pas acheter de mouton. Je vais acheter quelques kilos de viande pour faire plaisir à mes enfants le jour de l'Aïd». Comme lui, nombreuses sont les familles à petites et moyennes bourses, qui ne s'offriront pas cette année ce «fameux» mouton. Certains citoyens venus s'enquérir des prix ont averti les autres de ne pas tomber dans le piège des intermédiaires et ont suggéré de se rendre directement chez les éleveurs où les prix sont moins élevés, en raison de la sécheresse et de la canicule. Ils ont conseillé de ne pas se précipiter, car les éleveurs seront obligés de baisser les prix s'ils ne parviennent pas à vendre avant l'Aïd, ce qui engendrerait des frais supplémentaires pour eux. Selon El Hadi, un revendeur de la wilaya de Tiaret ayant un enclos de fortune à Aïn El Beïda : «Cette flambée des prix est due à deux facteurs. Premièrement, les prix des aliments ont connu une augmentation vertigineuse chez les importateurs cette année. Deuxièmement, le coût de revient du mouton a augmenté automatiquement en raison de la sécheresse qui a limité l'accès aux espaces de pâturages, sans oublier les frais liés à l'achat de citernes d'eau pour les troupeaux. Cette combinaison de facteurs a aggravé la précarité des éleveurs, les obligeant ainsi à augmenter les prix de vente cette année pour essayer de sauver leur activité». Lakhdar, un éleveur originaire de la région d'El Bayadh et également installé près du cimetière d'Aïn El Beïda, a témoigné des difficultés rencontrées par les éleveurs en raison des contraintes liées à la cherté des aliments, de l'eau, de la main-d'?uvre et du carburant. Il a constaté une vente timide, mais a souligné qu'ils n'avaient pas d'autre choix que de continuer et d'espérer une amélioration de la situation avant l'Aïd.Cotisation, facilité ou endettement, comment faire pour acheter un mouton '
La hausse considérable des prix des moutons pour le rituel de sacrifice a créé une situation difficile pour de nombreuses familles aux revenus faibles ou moyens. Le coût élevé rend pratiquement impossible l'acquisition d'un mouton, même en dépensant la totalité de leur salaire. Certaines familles envisagent de s'endetter pour pouvoir se procurer un mouton, tandis que d'autres optent pour une cotisation familiale en choisissant des moutons de taille moyenne ou de grande taille. Pour quelques familles chanceuses, il a été possible de trouver des moutons à crédit, soit au sein de leur entreprise, soit dans un petit nombre de fermes à Oran. Cette option de facilité constitue un véritable soulagement pour les personnes incapables de payer le prix en une seule fois. Cependant, ces fermes qui proposent la vente à crédit ne sont pas très nombreuses à Oran et n'acceptent souvent que des connaissances ou des recommandations. Pendant ce temps, il y a ceux qui attendent la dernière minute, espérant une chute des prix. En résumé, la flambée des prix des moutons a eu un impact significatif sur les familles à faibles revenus, rendant l'acquisition d'un mouton difficile, voire impossible pour certains. Il convient de rappeler que les préparatifs pour l'Aïd El-Adha sont en cours à Oran.
L'inspection vétérinaire, en collaboration avec la chambre d'agriculture, a désigné 61 points de vente de moutons répartis dans la plupart des communes de la wilaya pour garantir un approvisionnement adéquat en moutons sains. Des mesures sanitaires strictes ont été mises en place pour réglementer la vente et veiller au respect des règles d'hygiène, de qualité et de santé du cheptel ovin. Cependant, malgré ces mesures, des points de vente informels continuent d'exister, en particulier dans les zones éloignées, échappant au contrôle des autorités compétentes. Ces pratiques illégales de vente de bétail en dehors des espaces désignés doivent être combattues et éliminées. Il est essentiel de sensibiliser davantage la population sur les risques associés à l'achat de moutons provenant de sources non réglementées et de rappeler l'importance de respecter les règles vétérinaires et sanitaires pour prévenir la propagation de maladies.


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