Algérie

Hatem Ali est mort



L'acteur et réalisateur syrien Hatem Ali est décédé hier des suites d'une crise cardiaque à l'âge de 58 ans. Cette figure incontournable du cinéma et de l'audiovisuel moyen-orientaux laisse une ?uvre marquante, notamment dans la fiction historique.La disparition brutale de ce comédien et réalisateur syrien a semé la consternation dans les milieux artistiques tant son visage et son nom avaient marqué plusieurs générations de téléspectateurs. Hatem Ali est entré dans des millions de foyers du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord à travers plusieurs feuilletons, notamment historiques, où il apparaissait tantôt comme acteur, tantôt comme réalisateur.
Il faut dire que l'industrie cinématographique et audiovisuelle syrienne lui doit beaucoup. Depuis la fin des années 1990, Hatem Ali offrait à son pays, déjà confortablement installé parmi les leaders de la production télévisuelle dans la région, un nouveau souffle et un saut qualitatif dont l'empreinte demeure jusqu'à aujourd'hui.
On se souvient d'abord de son jeu actoral nuancé et imposant qui en a fait l'un des visages les plus appréciés du petit et grand écran. Bel homme au charisme indéniable, il a participé à plusieurs castings mémorables dont les feuilletons de fantasia El Jawarih (1994) et Ababid (1996) qui ont marqué toute une génération.
On retient surtout son empreinte en tant que réalisateur avec à son actif quatre longs-métrages de cinéma dont Les amants (2008) et le film musical Sélena (1997) composé par les frères Rahabani.
Côté télévisuel, il a réalisé une vingtaine de feuilletons qui ont marqué l'art du « drama » syrien et arabe à l'instar de Les quatre saisons (1998), une véritable fresque sociologique de la Syrie contemporaine ; Miroirs (1999), une comédie grinçante à grand succès ; mais surtout Zir Salem (2000), une ?uvre épique qui retrace la célèbre guerre d'El Bassous ayant opposé pendant quarante ans, dans l'ère préislamique, deux tribus cousines. Avec en tête d'affiche le monstre du petit écran Salloum Haddad, ce feuilleton fut l'un des plus regardés et salués de toute l'histoire moderne de la télévision syrienne.
Et pour cause : Hatem Ali y a déployé tout son savoir-faire et son raffinement dans la direction des acteurs et la reconstitution de ce conflit devenu proverbial, mené par un poète alcoolique et épicurien qui se transforme en seigneur de guerre sanguinaire pour venger l'assassinat de son frère.
Le réalisateur a également fait preuve d'une grande minutie dans le choix des acteurs, y compris les rôles secondaires, et a permis, chemin faisant, la découverte de « nouvelles têtes », devenues aujourd'hui des incontournables, à l'instar de l'acteur Taym Hassan.
Hatem Ali est aussi le réalisateur du Printemps de Cordoue (2003) qui relate à travers petite et grande histoire l'âge d'or de l'Andalousie ; Saladin (2001), un bio-pic haut en couleur de l'un des personnages iconiques de la Palestine, etc.
S. H.


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