La première entrée en Bourse d'une entreprise privée algérienne
aura bien lieu avant fin 2010. Alliance Assurance lance, dès le 02 novembre,
une souscription pour lever 1,4 milliard de dinars en émettant 1 804 000
actions au prix de 830 dinars l'action. Son président, Hassan Khelifati, en
parle comme «un évènement historique pour le marché».
Alliance Assurance, seconde compagnie d'assurance algérienne privée
par le chiffre d'affaires en 2009, ira lever en novembre prochain à la Bourse
d'Alger, les fonds qui lui permettront de satisfaire à l'obligation légale de
capital social fixée à 2 milliards de dinars pour l'assurance des dommage et à
un milliard de dinars pour l'assurance des personnes. Alliance Assurance veut
céder entre le 02 novembre et le 1er décembre prochains, 1 804 000 nouvelles
actions émises, après le feu vert de la Cosob, au prix de 830 dinars l'action.
Cela lui permettra d'augmenter son capital de 1,4 milliard de dinars, toutefois
légèrement au-delà de la limite du 31 décembre 2010 : «nous avons, compte tenu
du caractère inédit de notre augmentation de capital, introduit auprès de
l'autorité du secteur une demande pour bénéficier d'un prolongement du délai à
la date du 31 mars. Nous avons de bonnes raisons de croire que cela est en
bonne voie» explique son PDG Hassan Khelifati. Tout le monde peut acheter le
titre Alliance Assurance : les particuliers, les personnes morales et les
institutionnels. Il suffira pour cela de se présenter au guichet d'une des huit
banques déjà engagées ou de transmettre un ordre d'achat par un courtier.
«C'est le CPA qui est le chef de file de l'opération. Les six banques publiques
sont mobilisées pour sa réussite. Elles ont prévu y compris des commissions aux
agents de guichets qui vendent l'action Alliance. Cela me rend confiant dans la
réussite de la souscription». Deux banques privées, Bnp Paribas et Société
Générale offrent également leur réseau national à la cession du titre Alliance
Assurance, une troisième, AGB Bank pourrait les rejoindre.
Un climat favorable pour une première
La place financière d'Alger se souvient que lors de la précédente
levée de fonds, en 2009, sous la forme d'une émission d'obligation, avait
partiellement échoué notamment parce que les banques publiques partenaires de
l'opération n'avaient vendu le titre de Dahli, pour Alger Medina, que du bout
des lèvres. L'engagement qui s'annonce fort des banques publiques cette fois
dans le cas de l'action Alliance Assurance, s'appuie sur la volonté,
aujourd'hui plus claire, du gouvernement de lancer la Bourse d'Alger. Plusieurs
entreprises privées en quête de renforcement de leurs fonds propres ont été
invitées ces derniers mois, par divers biais officieux, à solliciter le visa
Cosob pour aller à la Bourse d'Alger. Il existe également des mesures incitatives
dans la loi de finance complémentaire pour 2009 qui, entre autres avantages,
défiscalisent les plus-values réalisées en Bourse, ce qui devrait encourager
l'acquisition des titres qui y sont émis et échangés. Ce climat favorable à la
réussite d'une opération historique d'entrée en Bourse pour un privé algérien,
n'a pas empêché Alliance Assurance d'agir en grand pour le lancement de sa
souscription. «Une campagne média à 360 degrés est déjà en cours sur tous les
supports, mais aussi en affichage externe, dans les agences bancaires et en
road show. A partir du 02 octobre nous lançons également une campagne de
sensibilisation du public à travers 14 villes du pays». Hassan Khelifati espère
que «les acteurs vont bien réagir. C'est un évènement historique pour le
marché. Nous estimons que c'est de notre responsabilité de chefs d'entreprise
nationaux d'aller vers la Bourse et de participer à son animation».
La filiale assurance aux personnes arrive
Les 1,4 milliard de dinars qu'Alliance Assurance compte lever en
Bourse ne sont pas la seule source prévue pour l'augmentation de son capital.
«Nous avions plusieurs solutions pour répondre à l'obligation légale de capital
social. L'une d'entre elles est l'entrée d'un partenaire étranger dans notre
capital. Il s'agit d'un fonds d'investissement européen spécialisé dans le
secteur des assurances. Nous l'avons sélectionné parmi quatre offres de
partenariats dont celle de la SFI (filiale de la Banque mondiale pour le
secteur privé). Nous proposons à ce partenaire la cession de 30% du capital
d'Alliance Assurance pour 17 millions d'euros. Tout est conclu, le pacte des
actionnaires… les procédures de mise en Å“uvre. Le dossier est devant le CNI,
nous attendons son feu vert». Si cette entrée dans le capital d'Alliance
Assurance devait se conclure, la compagnie aurait la couverture en fonds
propres pour lancer sa filiale assurance aux personnes, qui nécessite un
capital social de un milliard de dinars. Hassan Khelifati, qui prévoit de
lancer cette branche rapidement, l'envisage toutefois autrement : «Nous voulons
nous associer avec un acteur qui a de l'expérience dans ce métier de
l'assurance-vie. Nous étions en discussion avec un partenaire européen qui
s'est ravisé en juillet dernier lorsqu'il a vu que la règle des 51%-49% n'avait
pas été remise en cause dans la LFC. Nous travaillons sur un tour de table
différent avec deux autres candidats étrangers, l'un maghrébin, l'autre
européen. Nous réfléchissons aussi à une triangulation avec un assureur public
en plus du partenaire étranger. Nous avons approché pour cela une compagnie
publique qui n'a pas encore lancé sa filiale d'assurance aux personnes. Les
choses avancent.»
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Posté Le : 28/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : El Kadi Ihsane
Source : www.lequotidien-oran.com