Algérie

Hassan Kachach, comédien, à L'Expression «Il faut des productions télé toute l'année»



Publié le 10.03.2024 dans le Quotidien l’Expression

Que cela soit grâce à sa voix reconnaissable parmi mille ou à son visage, il n'est plus à présenter et son cv, partagé entre des rôles au cinéma, théâtre ou à la télé, parle pour lui. Vous le retrouverez cette année, durant le mois de Ramadhan dans un feuilleton réalisé par Nadjib Oulebssir. Il nous parle ici de son actualité donc, de son rôle, ses rapports avec le réalisateur et tout le staff, mais aussi de son rôle de Si Lakhdar Benkhelouf au cinéma. En somme une année bien riche pour notre charismatique comédien au long parcours.

L'Expression: Pourriez-vous nous parler du feuilleton dans lequel vous marquez votre retour pour ce mois de Ramadhan ?

Hassan Kachach: Le feuilleton s'appelle «Doumoue lewliya». Le scénario est signé par Rabah Slimani et produit par Gosto Prod de Ameur Bahloul, pour le compte de la chaîne télé Samira Tv. C'est une nouvelle expérience avec un nouveau personnage. La trame contient beaucoup d'événements. Le feuilleton est composé de deux parties avec une ellipse entre deux époques. Les personnages principaux étaient plus jeunes, ils ont vécu des choses. La deuxième partie correspond à la conséquence des actes et des situations vécus dans le passé.

Qu'est- ce qui vous a poussé à accepter à jouer dans ce feuilleton?

Le scénario lui -même. Le personnage est différent des autres. Beaucoup de productions partagent des zones communes. Ici, Je campe un personnage je ne dirai pas méchant mais il est ambitieux. Ce qui est nouveau dans le personnage c'est sa transformation. Dans la première partie, il est sur une vision, une certaine approche psychologique mais par la suite, il y a une maturité, de nouvelles donnes et une recherche de beaucoup de zones qui n'ont pas été non expliquées. Le personnage cherche dans son histoire des réponses à des choses qui se sont déroulés dans son passé. C'est une aventure où il y a beaucoup de rebondissements, de suspense. Il faut le regarder...

Comment se passe la direction d'acteur avec le réalisateur Nadjib Oulebssir?

On a eu beaucoup à discuter avant de passer à la concrétisation du projet. Nadjib a du talent. Il a eu beaucoup d'expériences en tant que premier assistant. Je crois que, quand on est à de nombreuses reprises premier assistant, il ya au fond une frustration et on a envie de faire des choses, de donner peut- être un avis au réalisateur. Dans ce produit, Nadjib Oulebessir vient avec beaucoup de volonté de réussir l'oeuvre, de donner une atmosphère, une énergie, une couleur.. Il a une vision et il veut la partager. Il est dans le partage et dans la discussion. Il le dit souvent: «Moi je veux raconter mon histoire à travers mes comédiens». Il a envie de laisser de l'espace aux comédiens. Pas dans l'improvisation mais, c'est-à-dire, en les mettant plus en avant, au même titre que l'histoire. On verra ce que cela va donner mais pour le moment, personnellement, je suis content. On est devenu encore plus proche. J'ai beaucoup d'estime pour lui. Il a beaucoup d'énergie, inchallah l'oeuvre va plaire. Maintenant, il y a derrière nous, tout un staff technique. Je suis entouré de beaucoup de comédiens, que ce soit mes partenaires directs ou indirects. C'est une histoire où il y a une connexion entre différents comédiens. On trouve Samir El Hakim, Numidia Lezoul, Fouziya Tougourti, Amine Mimouni, Lydia Larini, celle qui interprète le rôle de ma mère, Fatima Hlilou, Fouzi Benbrahim et Moh Black etc. On forme vraiment une vraie équipe. Il y a des gens qui sont plus anciens, d'autres des jeunes. Ça s'est déroulé sans aucun problème. Nous avons entamé le tournage début décembre. Cela fait douze semaines qu'on a commencé à tourner. On termine logiquement 24 h avant le Ramadhan. Le montage s'est fait en parallèle. On a assez d'épisodes qui sont montées ou en phase de mixage, étalonnage etc. on est vraiment assez avancé en tout cas. La série contient 23 épisodes. Il y a aussi un making of qui se fait en parallèle.

Côté cinéma vous avez joué aussi dans le film «Sidi Lakhader Benkhlouf» de Yasmine Chouikh. Un mot là-dessus et comment se prépare-t-on quand il s'agit d'incarner un personnage historique cette fois -ci?

Il y a plusieurs premiers rôles et moi je campe effectivement le rôle de Sidi Lakhdar Benkhlouf. L'histoire se passe déjà au XVIe siècle, plus précisément, en 1558, juste après la bataille de Mazaghran, qui a opposé les Algériens et les Turcs aux Espagnols. C'est une fiction, pas un documentaire. Il y a de nombreux personnages historiques. Comment se prépare t-on? Déjà à deux niveaux. D'abord, on voit un personnage où le cheval est présent et l'épée aussi. Il y a même des batailles dans le scénario. Maintenant, peut-on les réaliser avec le budget du film? Il y a des scènes où on doit monter à cheval et courir. J'ai eu la chance de pouvoir monter à cheval, avant, pas de manière professionnelle mais j'ai continué à faire des séances que j'ai prises dans le cadre d'une association qui se trouve à Ben Aknoun. Elle nous a donné vraiment les moyens pour pouvoir répéter. J' ai fait au moins une quinzaine de séances. Il s'agit de l'association Amel qui s'occupe des enfants autistes. Le cadre est agréable et on a même tourné là-bas dans le siège de l'association et tout autour. Le rôle nécessite donc un certain niveau physique, l'équitation, mais aussi savoir manier l'épée. On avait aussi des coachs avec nous dans le cadre des scènes de combats. On nous montrait comment se battre, ne pas tomber et se faire du mal. Il fallait aussi laisser pousser sa barbe. D'ailleurs, c'est pour cela que je n'ai pas pu tourner ailleurs.
Le scénario était long mais pour le besoin du film il a été écourté. Il s'agit du scénario de Mohamed Chouikh, réalisé par Yasmine Chouikh et lui derrière bien sûr, car c'est son film à la base. D'un autre côté donc, il faut travailler sur le scénario. En plus du scénario, il faut faire des lectures sur les personnages qui existent déjà dans l'histoire, notamment Hassan pacha...Il faut s'imprégner de l'époque. J'ai porté mon intention aussi sur la poésie de Si Lakhdar Benkhelouf et son genre malhoun. J'ai lu donc les livres d'Abdelkader Bendaâmache. Tous les recueils des poèmes de Si Lakhdar Benkhelouf. On a inséré beaucoup de ses textes que ce soit en voix off ou interprétés dans le scénario; ce fut une belle expérience pour moi. J'ai beaucoup aimé. On a mis du temps pour terminer le film. L'essentiel, on a terminé fin juin 2023 et on attend la sortie du film. Entre- temps j'ai eu à travailler avec mon ami Ahmed Rezzak sur l'opérette «Aya» mais aussi dans d'autres manifestations..

Vous avez travaillé aussi avec l'Institut culturel iItalien..

Effectivement, dernièrement j'ai fait une lecture des textes d'Italo Calvino dans le cadre de son centenaire, en collaboration avec une chercheuse italienne. On a fait ça à la Bibliothèque nationale d'El Hamma. J'étais accompagné au piano par la chercheuse elle -même, qui est musicienne aussi. Là je suis en plein tournage sur le feuilleton pour le mois de Ramadhan. On termine très bientôt. Il faut savoir après se reposer, décrocher pour bien reprendre. Par la même occasion je souhaite un très bon Ramadhan à tout le monde. J'espère que cette année sera aussi fructueuse, remplie de projets, que ce soit au niveau du cinéma, au théâtre et que la production audiovisuelle surtout ne se limite pas au mois de Ramadhan. J'ai discuté avec des amis producteurs, on a parlé de la Turquie, ils produisent toute l'année, sauf pendant le Ramadhan ou ils se reposent. Nous concernant, j'espère que cela soit étalé sur toute l'année. On n'est pas obligé de faire de grosses productions. On peut faire des séries, des sitcoms pour les jeunes, les familles et qui peuvent s'étaler sur toute l'année. C'est un secteur porteur. Il faut qu'on parle de nous à nous -mêmes.
O. HIND



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