Algérie

Hassan II l’avait jeté en prison pendant 14 ans


Le défenseur des droits des Marocains n’est plus Driss Benzekri, décédé dimanche à l’âge de 57 ans, était l’un des plus célèbres défenseurs des droits de l’Homme au Maroc. Il fut un opposant au régime du roi Hassan II avant que le roi Mohammed VI l’invite à tenter de «tourner la page» des années de plomb (1960-1999). Peu prolixe, cet ensei-gnant d’origine berbère était connu par sa «patience et son endurance», disent ses proches. Arrêté en 1974, il a été condamné en 1977 à 30 ans de prison pour avoir milité dans une organisation marxiste marocaine. Il quitte la prison centrale de Kénitra en 1991. A propos de sa longue détention, il a récemment déclaré à un journal français: «on sent que la blessure est toujours là, mais ce n’est pas quelque chose qui nous pourrit de l’intérieur. Je dis ‘On’ et non pas ‘Je’ car ils étaient nombreux à avoir subi le même sort sous le règne du défunt roi Hassan II». Dès sa libération, l’ancien opposant et défenseur de la culture amazighe, milite avec de plus en plus d’engagement pour la promotion des droits de l’Homme au Maroc. Titulaire d’un diplôme de droit international à l’université d’Essexen en Grande Bretagne, il contribue à la création du Forum Vérité et Justice (FVJ), une association regroupant d’anciennes victimes de la répression politique et leurs familles. En 2003, le roi Mohammed VI l’appelle pour diriger l’Instance Equité et Réconciliation (IER) une commission de vérité qui devait se charger de régler les dossiers des droits de l’Homme durant «les années de plomb». Driss Benzekri accepte et se lance dans cette nouvelle expérience. De nombreux militants l’ont critiqué, certains l’accusant d’avoir été «récupéré par le pouvoir». Pour Abraham Serfaty, un ancien opposant au régime du roi Hassan II, Driss Benzekri était «courageux et honnête, en aucun cas manipulable, et il avait raison d’accepter de présider l’IER». A novembre 2005, il a instruit 16.000 dossiers de victimes de l’ancien régime. Une partie ont été indemnisée, d’autres attendent leur tour. Dernier acte de Driss Benzekri: il a signé sur son lit d’hôpital, peu avant sa mort, un texte qui crée une couverture médicale en faveur des victimes des années de plomb.
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