Algérie

Hassan Hattab, un ex-chef sanguinaire dans la peau d'un « réconciliateur »



En moins d'un mois, deux « vifs appels » à la repentance ont été attribués à Hassan Hattab, fondateur et ex-émir national du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) ; une organisation terroriste qui a prêté allégeance à Al Qaïda depuis septembre 2007. A l'authenticité difficilement vérifiable, ces deux appels sont destinés aux terroristes encore dans les maquis pour qu'ils déposent les armes et saisissent l'occasion que leur offre la charte pour la paix et la réconciliation nationale, toujours en vigueur. Le premier, sous forme d'un message écrit qu'il aurait adressé au premier magistrat du pays, a été rendu public par certains médias nationaux le 18 janvier dernier. Le second, un message sonore, a été diffusé lundi soir par Al Jazeera. Dans ce deuxième message, comme dans le premier, l'ex-chef terroriste défend la réconciliation nationale et appelle les terroristes à cesser leurs activités armées et à réintégrer la société algérienne en profitant des dispositions de la charte pour la paix.Il ira jusqu'à affirmer que la société algérienne, martyrisée et endeuillée par près de quinze ans de terrorisme, est « prête » à les accueillir. Ayant dirigé des années durant le GSPC, qu'il a lui-même fondé en 1998 d'une scission du Groupe islamiste armé (GIA), Hattab invite ses « anciens acolytes » et « les nouvelles recrues » à revenir au droit chemin, en leur disant : « Ce que vous faites n'a rien à voir avec le djihad. » Au contraire, a-t-il enchaîné, « il nuit à l'Islam et participe à la propagation de la fitna dans la nation musulmane ». Hattab se félicite de la reddition annoncée récemment dans la presse de son « frère d'armes » l'émir Abou Tamime, membre fondateur du GSPC et appelle les autres terroristes à suivre son exemple. « Je vous demande de suivre l'exemple de l'émir Abou Tamime », a-t-il déclaré.Cet ancien chef sanguinaire, condamné à plusieurs reprises à la peine capitale, demande à « ceux qui pensent à prendre les armes et à cibler les citoyens et les institutions de l'Etat de se ressaisir et à renoncer à tout acte d'effusion de sang de musulmans ». Comme il avertit, dans le même message, les jeunes quant aux risques de tendre l'oreille aux « fatwas de ceux qui ternissent l'image des savants musulmans » et qui « prêchent le faux ». Par ce nouvel appel à la paix, dont la véracité reste à confirmer, Hattab semble vouloir se refaire une virginité et faire oublier son passé de sanguinaire. Les mains encore imbibées de sang de milliers de victimes massacrées par le GSPC qu'il a lui-même créé et dirigé pendant des années, Hattab cherche à redorer son blason, en essayant de s'imposer comme un « homme de paix », « un nouveau promoteur de la réconciliation nationale », en ce temps où ses fervents défenseurs sont occupés par les préparatifs de l'élection présidentielle du 9 avril prochain.Annoncé mort plusieurs fois, puis exclu du GSPC en 2006, Hassan Hattab, alias Abou Hamza, s'est rendu aux services de sécurité fin septembre 2007, comme l'atteste le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni. Depuis, on entend parler de lui, de ses messages et de ses condamnations virtuelles (sur le web) des attentats suicide en Algérie. Mais jamais Hassan Hattab n'a exprimé de regrets quant à ce qu'il avait commis pendant toutes les années passées à la tête du GSPC. Et jamais il n'a été inquiété par la justice après sa supposée reddition. Pourtant, beaucoup de massacres ont été commis par le GSPC alors qu'il était son principal dirigeant. Sur quelle base juridique aurait-il bénéficié des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale qui n'absout pourtant pas les crimes collectifs '


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