Hassan El ANNABI de son vrai nom Ahcène Aouchel, naquit en 1925 à El Kseur ( wilaya de Béjaïa) . Il avait à peine un mois quand ses parents partirent habiter Annaba. Il s’initie dans les années 1940 à la musique au contact de grands maîtres tels que Cheïkh Tidjani, Cheïkh El Okbi. Curieux et désireux d’apprendre, il a travaillé même avec les ' Aïssawa ' et a fait du théâtre dans la société « El Badr » dirigée par Omar Benmalek. Comédien et pianiste, Hassan, assurera la direction de cette même association, durant deux ans, vers la fin de la seconde guerre mondiale. De simple instrumentiste à ses débuts, il allait devenir un grand Cheïkh du Malouf et imposer son propre style à un genre musical réputé difficile. Il a eu la chance de côtoyer les plus grands maîtres d’alors dont h’sen Khemmar qui lui inculqua les bases du Malouf et le conseilla de ne pas essayer d'imiter la star de l’époque « Mohamed El Kourd » afin qu'il essaye de trouver son chemin. Hassan El Annabi fut véritablement introduit dans le milieu du Malouf par le surnommé « Saloua » qui était l’unique accordeur de piano à Annaba. Pendant près de dix ans, Hassan qui accompagnait les cheïkhs du Malouf, s’essaya à la flûte dont il apprit à jouer avec Mohamed Benani. Il joua également de la Zorna et de la darbouka de l'alto avant de passer avec Cheïkh Samai au piano. C’est en 1948 qu’il joua pour la première et l’unique fois avec le maître du Malouf d’alors à Annaba, Cheïkh Mohamed El Kourd et la même annéedans la ville de Souk Ahras qu’il fera sa première apparition en public. Ce fut un véritable succès. Par la suite, il se liera d’amitié avec Abdelaziz Mimoun, maître incontesté de la mesure qui l’aidera à se perfectionner dans la maîtrise des instruments et l’incitera à créer son propre orchestre. Peu connu à ses débuts, il devient célèbre avec la sortie de son premier disque, en 1958, qui se compose de deux chansons: ' F’tima ya Beni El Ourchen ' et ' Jesmi Fana ', chez Pathé Marconi. En 1962, il enregistre deux autres chansons : ' Ya Moulet essaq edharrif 'et ' Men nahwa rouhi oua rahti ' qui furent aussi des succès. Puisant dans le répertoire classique, Cheïkh Hassan allait donner un cachet spécial au Malouf, dominé jusque-là par celui d’El Kourd ou celui des chanteurs constantinois. Ses capacité vocales et sa maestria lui ont permis d'interpréter avec aisance: Malouf, Zjoul, Mahjouz et Hawzi. Maître du « Mizan », il avait dirigé pendant 15 ans l’école de musique de la ville de Annaba. Des cheïkhs du Malouf comme Allaoua Boukhamza ou Ayachi Dib ont, pendant des années, joué et appris à ses côtés. Il était l’un des principaux animateurs de l’orchestre-pilote du malouf de Annaba créé en 1966. Il avait pour compagnons : Mimoun, Bouhara, Triki, Stambouli. La musique fut toujours son unique gagne-pain. Artiste doué, il avait tout pour être une star, mais il n’eut pas droit aux mêmes chances que les artistes constantinois où existait, depuis longtemps , l’outil approprié pour cela : une station de radio et de télévision. La télévision Italienne a enregistré un récital de Hassan El Annabi qu'il a donné en Tunisie. Quand il mourut le 30 septembre 1991 à Annaba suite une attaque cardiaque, il laissa comme héritage à son fils Baâziz, qui est lui aussi musicien, que ses notes de musique et ses « sfayen » (recueils de poèmes).
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Posté Le : 06/06/2011
Posté par : MALIH
Ecrit par : Achour Cheurfi
Source : livre ' mémoire algérienne '