Algérie

Harraga et Subsahariens, une même motivation



Harraga et Subsahariens, une même motivation
Partir quel qu'en soit le prix. Telle est la motivation des harraga algériens et des Subsahariens. Le Piège et Harguine harguine, les films de Djamel Benramdane, Kays Djilali et Meriem Bouakaz, des productions émouvantes, montrent avec émotion tout le mal qui ronge les jeunes du continent africain. Le Comité international pour le développement des peuples (Cisp), une organisation européenne qui opère dans le domaine de la coopération internationale et la lutte contre l'exclusion sociale, a organisé avant-hier à son siège à Kouba un atelier de réflexion et d'information sur la migration subsaharienne et les harraga. Un sujet d'actualité qui a suscité un grand débat, suite aux communications de sociologues, de représentants d'organisations non-gouvernementales étrangères et de journalistes. Le film Le Piège de Djamel Benramdane et Kays Djilali, très émouvant, met à nu une réalité amère, celle de Subsahariens à Alger, Tamanrasset et au Maroc. « On nous appelle kehlouch, nigrou, meskine », témoignent des clandestins africains résidant dans des habitations de fortune et travaillant de façon occasionnelle pour survivre. « Que voulez-vous qu'on fasse avec 50 DA gagnés par jour ' », s'interrogent-ils. Harguine harguine, le film de 22 mn de Meriem Bouakaz, est époustouflant. Des jeunes Algériens de l'est du pays témoignent de leurs malheurs et de leur détermination à partir pour l'Europe : « Je n'ai rien à faire ici, avec mon diplôme de soudeur et toutes les demandes transmises à toutes les entreprises, je n'ai pas pu décrocher un travail. Que voulez-vous qu'on fasse avec la retraite de 6000 DA de mon père, responsable d'une famille nombreuse ' A mon âge, c'est une honte de demander à mon père de m'acheter une paire de basket' » Le témoignage d'un père dont le fils s'est noyé est bouleversant : « Mon fils n'a rien fait, il n'a commis aucun délit, je l'aimais. Je voudrais seulement connaître le sort de mon fils' » Sara Franzoso du CISP a eu à parler du profil des migrants d'Afrique subsaharienne, une diaspora composée de différentes personnes des deux sexes, âgées entre 15 et 30 ans. Pour Emmanuelle Mitte, du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Unhcr), « en Algérie, il y a 1000 demandes d'asile en attente et le demandeur doit attendre plusieurs mois avant que son statut ne soit déterminé. A savoir qu'à l'heure actuelle, malgré l'optimisme et le grand travail qu'effectue cette organisation, nous n'avons pas souvenance d'un cas de ce type qui aurait été régularisé ». Baya Gacemi, journaliste, dira que « la traversée des jeunes Algériens n'est pas toujours mue par un sentiment de misère, mais c'est une question de malvie générale qui touche toutes les franges de la société ». « Même ceux qui partent en Europe avec un visa le font avec l'intention de ne plus retourner au pays. » El Kadi Ihsane évoque les cas des enfants de subsahariens nés sur le sol algérien, leurs droits à la scolarité et aux soins médicaux : « Et puis, vu la croissance algérienne, pourquoi ne pas intégrer les Subsahariens dans le monde actif ' Il ne faut pas se voiler la face, des Algériens ne veulent plus accomplir certaines tâches. » Le sociologue Zineddine Zemmour, après un long exposé, indique pour sa part que « les solutions à ce phénomène doivent parvenir des pouvoirs publics, parce que c'est un problème politique. » Enfin, les journalistes d'El Watan de Tlemcen et de Annaba sont intervenus au sujet de leurs expériences sur le terrain, des témoignages poignants'


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