Algérie

Harraga Blues et les autres : le coup de gueule de Moussa Haddad Culture : les autres articles



Harraga Blues et les autres : le coup de gueule de Moussa Haddad Culture : les autres articles
Moussa Haddad a accepté de participer avec son film Harraga Blues (coproduit avec l'AARC) au festival du film arabe d'Oran, son souhait étant avant tout, faute de mieux, qu'il soit vu par le public.Mais lui et son équipe ont très vite déchanté lorsqu'ils ont vu dans quelles conditions le film a été projeté. La première à réagir a été la productrice Amina Bedjaoui Haddad, qui s'est tout de suite insurgée contre le peu de crédit accordé à son film par les organisateurs. «La projection a eu lieu avec un simple data show et des conditions qui ne rendent même pas 30% de la qualité visuelle et sonore de l''uvre», indique-t-elle désabusée, en rappelant que beaucoup d'argent a été dépensé dans la post-production en faisant intervenir les meilleure boîtes au monde.
Disponible en plusieurs supports dont le 35 mm et le DCP (Digital cinema package), mais la salle Esaada n'était pas équipée contrairement au Maghreb où ont eu lieu les projections des films en compétition. La projection a eu lieu en simultané, ce qui n'a pas arrangé les choses faisant regretter au réalisateur le fait de ne pas avoir été sélectionné officiellement. «La réponse qu'ils nous ont donné pour justifier la non-participation au programme officiel stipule que cette année une thématique été introduite : la nouvelle vague. Seulement, je me rends compte que certains participants ont déjà une carrière bien entamée derrière eux», s'insurge Moussa Haddad qui a, compte tenu du fait que la notion de «nouvelle vague» est connoté dans l'histoire du cinéma, du mal à comprendre les motivations réelles des organisateurs, car on aurait tout simplement opté pour un festival des «premiers films» et on aurait mieux compris.
«Si on pouvait changer les choses avec des films, cela fait longtemps que le monde aurait été parfait», indique-t-il en rappelant que Harraga Blues a déjà eu les faveurs du public dans une quinzaine de villes algériennes où il a été montré, parfois dans des localités qui ne sont même pas équipés en salles de cinéma. L'intrigue est portée par des acteurs de la jeune génération encadrés par des professionnels et le choix est prémédité pour un ancrage dans l'Algérie d'aujourd'hui. L'Algérie d'aujourd'hui, c'est sans doute aussi le souhait exprimé dans Ayam Eramad, l'un des films algériens en compétition mais le résultat est franchement décevant.
Un film fade, sans aucune originalité. Au mieux, une publicité pour les concessionnaires importateurs de voitures, ou alors quelques réalisations très tardives (la scène du métro d'Alger, inutile). En fait, cet aspect des choses caractérise la grande majorité des films sélectionnés cette année, y compris le film libanais qui a clos un festival qui, en plus de la domination du format télé, ne montre au final que «ce qu'on n'est pas». On n'a pas le savoir-faire des films d'action, ni même des films noirs, car cela suppose toujours un côté sombre, des bas fonds, des mondes underground, etc., et les films qui prétendent s'affranchir des préoccupations sociales restent suspendus dans des entre-deux qui ne laissent transparaître que la prétention de leurs auteurs.


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