Algérie

Haro sur les ventes aux enchères publiques



Haro sur les ventes aux enchères publiques
,Depuis quelques jours, circulent des informations persistantes portant sur l'organisation par les douanes de Annaba d'une vente aux enchères publiques de divers produits industriels, électroniques, électroménagers, engins roulants et autres.Cela a suffi pour que toute la région soit atteinte de fébrilité. Du côté des douanes, l'on affirme que la date des prochaines ventes n'est toujours pas fixée. De type commercial, cette vente est tout ce qu'il y a de légal. Placée sous l'autorité de la direction régionale des douanes d'Annaba, on y vend et achète des produits saisis par les douanes sous l'autorité de cette même direction avec les wilayas d'Annaba, El Tarf, Guelma et Souk-Ahras. Récemment remodelée avec la nomination d'un directeur régional en titre, cette structure a du pain sur la planche. Mettre un terme à l'activisme de la pègre constamment aux aguets de la moindre vente aux enchères pourrait être la première action que le nouveau responsable mettra à exécution. Ce qui ne sera pas chose aisée au vu des habits de la légalité dont, grâce à un registre du commerce, se clament les surenchérisseurs. C'est que ce commerce est très florissant. Il exerce une puissante attraction métaphorique sur les délinquants de l'import/export. D'où la réaction de la direction générale des douanes qui aurait instruit ses structures à travers toutes les régions du pays d'asseoir leur contrôle sur les renchérisseurs avec pour objectif de mettre un terme à ce que d'aucuns qualifient de big-business. Bien que majoritairement illettrés, nombre de ces renchérisseurs tiennent les rênes de ces ventes gérées par les douanes. Depuis quelque temps, hormis la mise à prix, laquelle leur échappe, ils ont le monopole sur toutes les opérations de vente aux enchères. Il s'agit d'un trésor constamment renouvelé se chiffrant à l'équivalent de plusieurs millions de dollars/an. Les économistes en parlent comme d'un marché émergent parrainé par la mafia. L'on y vend en toute légalité de tout et à moindre prix des produits saisis dans un cadre ou un autre. Des petits clous jusqu'aux camions, unités de production clés en main, hors-bord, bus, matériels, équipements électroniques, y sont cédés sous forme de lots. Sous le sceau de l'anonymat, un des renchérisseurs a affirmé que des richesses se sont construites au rythme des ventes aux enchères organisées par les douanes. Mais apparemment, cela est insuffisant pour les membres de cette mafia. Ils veulent une totale main- mise y compris dans la mise à prix. C'est pourquoi, depuis des mois, ils multiplient les rumeurs. Celles-ci portent sur des accusations sur la sincérité des ventes aux enchères de Guelma sous l'autorité des douaniers. L'objectif est d'imposer un commissaire-priseur à même de faire leur jeu. La démarche se veut déstabilisatrice de l'autorité qu'exerce à ce jour le receveur des douanes en charge de la vente à la criée. Sa compétence est pourtant reconnue, atteste-t-on. «Ce sont toujours les mêmes qui viennent pour renchérir. Comme s'il s'agissait d'un engrenage bien huilé, les compromis sont nombreux pour éviter le surenchérissement sur celui d'un partenaire. Généralement, c'est un complice qui offre le dernier prix très en deçà de ce qu'il devrait être au regard de l'importance du lot et de la qualité des produits. Tout renchérisseur gênant est dissuadé souvent à l'arme blanche», affirme notre interlocuteur. Apportant un autre éclairage, il ajoute : «Il existe une véritable mafia dont les membres pourtant bien connus imposent leurs prix lors des enchères douanières.» Pour de nombreux opérateurs économiques intéressés par des produits liés avec leurs activités, les ventes aux enchères des douanes de Guelma sont sous l'emprise des animateurs d'une mafia naissante. C'est que tout est basé sur le faux tant dans le renchérissement que dans l'adjudication. Les saisies mises aux enchères proviennent, pour la plupart, du trafic de drogue, d'or, de pierres précieuses, de technologies de pointe et autres marchandises. Se chiffrant à des milliards de DA et cédées à très bas prix, elles sont aussi appliquées pour non-paiement des taxes. «Des individus se sont spécialisés dans les acquisitions aux enchères de divers produits saisis par les douanes. Il existe même des gangs créés pour corriger les renchérisseurs récalcitrants», a affirmé un de ces opérateurs économiques.


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