Haro sur la mondialisation

La générale de « Safia », une pièce tragi-comique, a été présentée, samedi dernier, au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA). Ecrite et mise en scène par Brahim Chergui, cette ?uvre dresse un constat alarmant sur les méfaits de la mondialisation et, surtout, les conséquences de cette « globalisation » sur les des pays en voie de développement. Construite autour d'une histoire émouvante, cette pièce de 75 minutes, qui raconte la vie d'un couple pas comme les autres, a été interprétée par deux comédiens : Brahim Chergui dans le rôle de Lemdjed et Faïza Amel dans celui de Mennana. Lemdjed, un sans nom patrimonial (SNP), est riche et tombeur. Elle, belle et sentimentale. Un jour Menana apprend l'organisation d'un casting. Elle se porte candidate. Accompagnée d'une amie, elle se présente. Elle rencontre Lemjad qui tombe sous son charme. Pour la séduire, il lui promet monts et merveilles. Elle s'offre à lui. Pour elle, tout bascule. Elle devra, désormais, affronter le monde toute seule. A travers le récit, le dialogue et le décor, Brahim Chergui et Faïza Amel ne se sont pas attelés, seulement, à jouer sur scène. Ils ont tenté de répondre à des questions existentielles. Comme la paternité de Lemdjed qui est mis devant son statut de père irresponsable. « Une métaphore renvoyant à cette mondialisation aux desseins hasardeux qui s'est invitée par violation sur des territoires pures et légitimes », explique le metteur en scène. « Tous ces pays qui sont mis en péril par cette globalisation sont des ?Safia' », dit-il. Pour illustrer son spectacle, le metteur en scène a diffusé « Ne me quitte pas » de Jacques Brel, un tube éternel qui n'est pas comme beaucoup le croit une chanson d'amour mais une « dénonciation » de la lâcheté des hommes. Le public, qui était nombreux, a saisi le message de la pièce. Pour preuve, la standing-ovation qu'il a réservée au 21e spectacle mis en scène par Brahim Chergui qui sera distribué à l'échelle nationale, juste après le coup d'envoi de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 », selon Mme Saâda, responsable au TNA.